Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, multiplie les contacts avec les dirigeants internationaux en vue d'assurer la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, notamment son volet portant sur le déploiement d'une force internationale au Liban-Sud. Faisant face à la réticence de plusieurs pays, ne voulant pas engager leurs soldats dans la future Finul en l'absence de règles claires, Kofi Annan mène une course contre la montre pour convaincre tout le monde et tenter d'envoyer ladite force, dans les délais, au Liban. Déçu par la position française, n'ayant accepté d'engager que 200 soldats supplémentaires, Kofi Annan acceptera probablement l'offre italienne d'assurer le commandement de la Finul. En effet, lors d'un entretien téléphonique avec le secrétaire général de l'ONU, le Premier ministre italien, Romano Prodi, l'a informé de la disponibilité de son pays à assurer le commandement de la Finul et d'y contribuer conséquemment. Toutefois, Kofi Annan ne prendra pas une décision finale avant vendredi prochain. Il devra se rendre, avant la fin de la semaine, au Proche-Orient afin d'entamer des consultations avec des responsables libanais et israéliens, avant d'assister à la réunion extraordinaire des pays membres de l'Union européenne (UE), devant avoir lieu à Bruxelles. C'est à l'issue de cette rencontre que la composition et le commandement de la Finul seront connus. Qui assurera le commandement de la Finul ? Les chefs de la diplomatie de l'UE tenteront d'abord de mettre fin à leur valse-hésitation sur leur participation à la Finul élargie. « L'objectif de cette réunion est d'examiner les contributions des Etats membres de l'UE à la Finul et les conditions requises pour assurer le succès de l'opération », a précisé la présidence de l'UE dans un communiqué. La convocation des ministres européens des Affaires étrangères était réclamée par le chef de la diplomatie italien, Massimo d'Alema. Il faut dire que l'Italie, ayant déjà le soutien d'Israël et de la Russie, assurera fort probablement le commandement de la future Finul. La France, initialement pressentie pour cette mission, semble perdre le crédit qu'elle venait d'acquérir en menant une bataille diplomatique pour restaurer la paix au Liban, après son refus d'engager plus d'hommes dans la future force internationale.