Les critiques faisant état de manipulation et de fraude adressées par Hansel à Rhine ne reposaient sur aucune preuve matérielle. En fait, le psychologue anglais reprochait surtout au parapsychologue américain de remettre en cause «les lois élémentaires de la physique» sans arguments valables. Rhine se défend et expose sa méthode, selon lui, d'une grande rigueur. Craignant justement des sujets peu scrupuleux d'user de procédés frauduleux, il a multiplié les astuces. Ainsi, par exemple, dans certains tests, il n'a pas procédé au tirage de cartes, mais a demandé aux sujets d'indiquer l'ordre dans lequel se trouvaient les cartes dans le paquet, fermé et posé sur la table. Prenant leçon des critiques, Rhine va s'entourer de précautions encore plus grandes dans les expériences qu'il continue à mener, jusqu'à sa mort, survenue en 1980. Les polémiques suscitées par les recherches de Rhine ont eu pour effet d'attiser l'intérêt du public américain sur la parapsychologie et d'augmenter son audience ainsi que les recherches. Les adversaires de la parapsychologie eux-mêmes, sur la foi de nouveaux résultats, obtenus par Rhine et d'autres chercheurs, nuancent leur jugement sur la parapsychologie, admettant la légitimité des tentatives faites pour lui donner une assise scientifique. A la fin des années 1960, Helmut Schmidt lance les RNG ou générateurs de hasard électroniques, qui introduisent l'informatique, limitant au maximum l'intervention de l'expérimentateur, donc les manipulations, volontaires ou non, dans les tests.