Témoignage n «La découverte des lieux, faite par hasard, remonte à un soir quand, en empruntant cette voie au retour d'une course, je fus étonné de la présence d'innombrables véhicules rangés sur le côté du boulevard.» Un rond-point en guise d'espace de détente, la destination est plutôt originale et semble plaire à de nombreuses familles oranaises comme celles qui se rendent chaque nuit aux Genêts, sur la route longeant les Falaises de haï Es-Seddikia. L'entretien régulier de la pelouse et des fleurs, la mise en place d'un jet d'eau et autres actions d'embellissement menées à cet endroit expliquent l'attraction des visiteurs. Les reflets multicolores d'un jeu de lumière donnent une dimension magique à «l'ovoïde» d'une cinquantaine de mètres de diamètre. A trois semaines de la fin de la saison estivale, le temps est toujours à la canicule à Oran où chacun tente d'échapper à la montée du mercure, «surtout la nuit où il est impossible de rester cloîtré chez soi avec cette chaleur», souligne un habitué de l'endroit. A l'instar de la plupart de ses voisins de pelouse, l'homme est venu en voiture, accompagné de son épouse et de ses petits, amusés. «La découverte des lieux, faite par hasard, remonte à un soir quand, en empruntant cette voie au retour d'une course, je fus étonné de la présence d'innombrables véhicules rangés sur le côté du boulevard», se rappelle-t-il. «J'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'un cortège nuptial, avant de réaliser que les gens étaient en train de se prélasser sur l'herbe», ajoute-t-il. Dans un autre rond-point, celui de la Pépinière, situé à la sortie est de la ville, l'heure est également à la détente en ces nuits d'été. Des groupes de riverains discutent à bâtons rompus, assis, sous le regard bienveillant de l'Emir Abdelkader figurant sur une stèle majestueusement dressée au beau milieu de l'immense cercle. Contrairement aux Genêts, l'accès à la pelouse est ici strictement interdit et un gardien est constamment présent pour empêcher toute invasion humaine du gazon. Cette restriction a donné lieu à une fréquentation exclusivement masculine dans cet endroit, situation qu'un visiteur imputera également à l'absence de bancs à même de favoriser la venue en famille. En attendant et pour échapper à la montée du mercure, d'aucuns préféreront tout simplement passer la soirée à flâner sur le boulevard du Front de Mer et déguster une glace à la terrasse d'une crémerie.