Preuves La casquette souillée de sang de Sid-Ahmed Rezala est retrouvée près du corps de Corinne Caillaux. Il avait aussi été verbalisé quelques heures auparavant dans ce même train. Le lundi 20 décembre 1999, Sid-Ahmed Rezala était recherché comme «témoin important» dans l?affaire Corinne Caillaux. Si-Ahmed Rezala reste introuvable. Pourtant, il passe ses nuits à Marseille, chez ses parents, jusqu'au mercredi 15 décembre. Près de 60 enquêteurs et 300 policiers recherchent Sid-Ahmed Rezala à Marseille. Ils fouillent tous les coins du quartier : les squats, les bars et les hôtels minables. Enfin, la police marseillaise perquisitionne chez les parents et le frère de Sid-Ahmed Rezala. Le 21 décembre, les appels reçus par les services de police se multiplient : Rezala a été vu partout. Une véritable psychose se met en place avec la traque du jeune tueur en série. La coopération entre les polices de Dijon et de Marseille se passe assez mal. Le juge d?instruction a mis sur l?affaire le Service d?investigation et de recherche (SIR) de Dijon dont la compétence est locale, au lieu du Service régional de police judiciaire (SRPJ) dont la vocation géographique est plus large. La presse britannique accuse les enquêteurs d?incompétence. Le 24 décembre 1999, toute la famille de Sid-Ahmed Rezala (soit 7 personnes) est placée en garde à vue et entendue par le SRPJ de Marseille, avant d?être relâchée en fin d?après-midi. Le 28 décembre, les parents de Sid-Ahmed Rezala le supplient de se rendre : «Rends-toi à la justice en qui tu dois avoir confiance? Quoi que tu aies fait et même si tu n?a rien fait, tu dois maintenant t?expliquer devant un juge. La fuite ne sert à rien, sauf à aggraver les choses. Fais-le pour nous, pour ta famille, pour ta petite fille.» Le 6 janvier 2000, l?homme le plus recherché de France reste introuvable. Frédéric Desaunettes, le juge chargé de l?affaire, fait le point avec la police marseillaise (le SIR, la BAP et le SRPJ). Le 12 janvier 2000, Sid- Ahmed Rezala est arrêté à Baixa da Banheira, une petite ville de la banlieue de Lisbonne, au Portugal. Billet en poche, il s?apprêtait à partir pour les îles Canaries. Commence alors un débat sur son extradition du Portugal. Rezala doit attendre et est emprisonné à Lisbonne. Le tueur des trains donne une interview à Aziz Zemmouri. Ses aveux sont publiés dans Le Figaro Magazine. Il parle de l?assasinat d?Emilie Bazin : «Trente secondes avant, je ne savais pas que j?allais la tuer? C?est comme un flash, tu la vois morte, c?est comme un ordre qu?on te donne en image et après tu l?exécute.» Sur le meurtre d?Isabel Peack : «De la pure folie. Je ne sais pas ce qui m?a pris? Je n?ai pas vu qu?elle avait un gamin, parce que je n?aurais rien fait, c?est sûr? Dans le train, j?étais défoncé. A l?époque, je buvais deux litres de Jack Daniel?s par jour mélangé au shit, et je prenais aussi des cachets?» Le 28 juin 2000, Sid-Ahmed Rezala se suicide dans la prison de haute sécurité de Lisbonne. Vers 23 heures, juste après le match de foot entre la France et le Portugal, Rezala incendie son matelas ignifugé; il meurt asphyxié par la fumée. Ahmed-Rezala échappe donc à son procès, il ne sera que suspecté et ne répondra pas des meurtres d?Isabel Peack, d?Emilie Bazin et de Corinne Caillaux.