Les Libanais ont bien pu perdre leur maison, leurs proches et leur gagne-pain durant l'offensive israélienne contre le Liban, mais ils ne se sont pas défaits de leur légendaire sens de l'humour. Les blagues fusent sur les téléphones portables, dans les émissions télévisées, les courriers électroniques et sur les blogs. Trois combattants du Hezbollah fuient la banlieue sud de Beyrouth sous des raids aériens israéliens en faisant le V de la main. Un signe de victoire ? Non, le nombre d'immeubles encore debout dans la région. Pourquoi les loyers dans la région de Aïn al-Roummaneh, surplombant la banlieue sud de Beyrouth, se sont-ils envolés ? Parce qu'elle a désormais une vue plongeante sur la mer ! Pourquoi les femmes âgées libanaises sont-elles contentes que la guerre ait eu lieu ? Parce que celle-ci les a ramenées 30 ans en arrière. Pourquoi le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah remportera-t-il un - fictif - prix Nobel de l'Education ? Parce qu'il est le seul à avoir réussi à envoyer en deux jours plus d'un million de personnes aux écoles (où se réfugiaient les populations civiles). Les internautes s'échangent aussi des photos de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice dans les bras d'un Hassan Nasrallah sous l'ombre d'un palmier sur une plage de sable. Les blagues sur les Arabes sont également légion. Après la décision de l'Arabie saoudite de faire un don d'un demi-milliard de dollars au Liban pour la reconstruction, le président égyptien Hosni Moubarak a ordonné la capture de … six soldats israéliens à la frontière. Dans un pays qui a été à plusieurs reprises envahi par l'armée israélienne, la blague qui revient le plus souvent demeure : un Israélien arrive à l'aéroport Heathrow de Londres. Alors qu'il remplit un formulaire, l'officier des douanes lui demande son métier : «Occupation ?» L'Israélien répond promptement : «Non, juste une visite !»