Agonie Ce secteur se meurt dans l?indifférence générale. L?activité des arts traditionnels prospère depuis des années sur la RN 5 reliant la commune d?Aomar au chef-lieu de la wilaya de Bouira, offrant ainsi aux voyageurs une opportunité de profiter des expositions de marchandises en plein air durant toute l?année. Cependant, à Draâ El-Mizan, le métier de l?artisanat est en régression continuelle. Ces petits métiers pourtant porteurs de développement économique, social et culturel, n?ont eu droit qu?au mépris et à l?indifférence. On relève aussi l?absence d?une politique claire en matière de valorisation et de promotion de l?artisanat. Devant l?inexistence d?un encadrement cohérent et de conditions adéquates à même de les libérer des multiples entraves auxquelles ils sont souvent confrontés, des petits artisans ont carrément abandonné leur métier pour se convertir vers d?autres activités, plus rentables et plus conséquentes. D?autres raisons liées à l?approvisionnement, en matières premières ont poussé nombre d?artisans à changer de créneau. S?ajoutent à cela, cette multitude de textes et de décrets qui, paradoxalement, entravent davantage le statut de l?artisan et bloquent sa promotion. Effectivement, broderie, tissage, poterie, sculpture sont des arts en voie de disparition, et ce, malgré la création, à cet effet, d?un département ministériel dont l?objectif premier est de les réhabiliter. Pis, des chambres régionales des métiers et de l?artisanat ont été mises sur pied sans pour autant valoriser le secteur et le promouvoir. Si aujourd?hui, de petits artisans continuent tant bien que mal à exercer leur métier, ce n?est pas pour faire de cet art traditionnel leur gagne-pain, mais plutôt pour perpétuer cette culture si chère, à l?instar de cet ancien potier qui nous explique que l?art traditionnel est l?une des clefs de réussite du secteur du tourisme. «On n?a pas le choix, il est temps de le réhabiliter si on veut avoir un tourisme florissant», dira-t-il, avant d?ajouter : «J'exerce l?art de la poterie depuis maintenant 20 ans et c?est par principe et respect de la longue tradition familiale que je l?ai transmise à mes enfants». Enfin, il faut noter que les responsables de la formation professionnelle ont participé personnellement à la création des spécialités artisanales en formant de véritables artisans. Mais la réhabilitation et la sauvegarde de cet art ancestral sont deux tâches difficiles qui demandent un travail de longue haleine. N?est-il pas temps de revigorer ce secteur qui constitue pourtant une opportunité pour l?absorption du chômage ?