Le film de Stephen Frears, portrait au vitriol de la monarchie britannique confrontée à la mort tragique de la princesse Diana, a été en vedette, hier samedi, en avant-première mondiale, au quatrième jour de la 63e Mostra de Venise, où il est en compétition pour le Lion d'Or. Le festival, qui a démarré mercredi et se déroule jusqu'au 9 septembre au Palais du cinéma, sur le Lido, voit cette année 21 longs métrages — dont le dernier opus de Frears, très attendu — se disputer le prestigieux prix. Signe de la grande curiosité suscitée par le film du cinéaste britannique (My Beautiful laundrette, Les Liaisons dangereuses, The snapper...), la Mostra bruissait de rumeurs la veille de sa projection. Ainsi, la presse italienne a-t-elle affirmé qu'un bataillon d'avocats de la famille royale avait été envoyé à Venise pour visionner le film (qui sortira le 15 septembre au Royaume-Uni) ; une information démentie catégoriquement à Buckingham Palace ainsi que par le distributeur italien de The Queen. En revanche les journaux britanniques, en particulier les tabloïds, très friands de l'irrévérence du film, étaient à Venise. S'inspirant de biographies, d'archives et de témoignages de l'entourage, Frears et son scénariste Peter Morgan ont brossé un portrait acide d'une famille royale au cœur sec et aux pratiques démodées. Clichés, interviews de Diana et extraits de journaux télévisés montrant des anonymes en pleurs se mêlent naturellement à la fiction, conférant au récit des accents réalistes.