Alarme n Les simulations de sinistres, ingénieusement échafaudées, ont atteint un stade inquiétant au vu de la complicité avérée de certains experts corrompus et d'agents à tous les niveaux. La fraude dans la branche «assurance automobile» est diverse, elle va de la falsification des documents présentés à la compagnie au mensonge, à la simulation de sinistre… La première catégorie de fraudeurs concerne ceux qui ont subi des dommages, mais qui n'ont pas de couverture totale en matière d'assurance. Ainsi, pour compenser le préjudice, certains d'entre eux n'hésitent pas à faire des «montages» de sinistres afin de bénéficier d'une indemnisation à laquelle ils n'ont pas droit. Il s'agit d'une véritable escroquerie, affirme Youcef Berranen, directeur central de l'automobile à la Compagnie algérienne des assurances (CAAT). Ces simulations de sinistres, ingénieusement, échafaudées, ont atteint un stade inquiétant, au vu de certaines complicités. «Nous recevons fréquemment des rapports frauduleux. Certains portent des cachets scannés», explique M. Berranen, preuves à l'appui. Il nous montre le rapport d'un client qui a fourni tous les documents nécessaires pour confirmer la matérialité d'un sinistre dont il prétend être victime. Après enquête menée par la Compagnie d'assurances, il s'est avéré qu'il n'y a jamais eu sinistre. L'autre catégorie d'arnaqueurs compte ceux qui ont contracté une assurance «responsabilité civile», mais tentent, en usant de toutes les formes de fraude, d'obtenir l'indemnisation accordée aux assurés «tous risques». «L'assurance ne paraît chère qu'avant le sinistre, cet adage correspond parfaitement à cette catégorie. Après un accident de la circulation, ils se présentent dans une autre compagnie pour contracter une nouvelle assurance, avant même de déclarer le sinistre, pour bénéficier d'un remboursement à même de compenser le préjudice subi», explique notre interlocuteur. Les fraudeurs ne se lassent pas ! Ils s'ingénient à inventer, constamment, de nouvelles formes d'arnaque plus subtiles afin d'échapper à la vigilance des experts. Alors que certains présentent, le jour du contrôle, un véhicule portant une fausse plaque d'immatriculation en prenant soin de bien camoufler le numéro du châssis avec des matières difficiles à décoller tel que le goudron, d'autres font usage de faux documents.