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Cette vache à lait
L'assurance auto
Publié dans Liberté le 24 - 05 - 2010

Rendus publics la semaine dernière, les résultats de l'activité du secteur algérien des assurances en 2009 confirment le manque de dynamisme et de diversification de la production du secteur qui repose de façon croissante sur les assurances obligatoires et particulièrement sur une branche automobile dont l'activité est boostée par l'accroissement du parc de véhicules et l'augmentation des tarifs concédée par les pouvoirs publics.
C'est le 5 mai dernier que le P-DG de la SAA, M. Latrous Lamara, qui préside également aux destinées de l'Union des assureurs algériens et qui capitalise aujourd'hui près de 50 années d'expérience dans la profession, annonçait et commentait les performances du secteur pour l'année 2009.
Avec un chiffre d'affaires de 76 milliards de dinars l'année dernière, la contribution du secteur à la richesse nationale reste fort modeste ; environ 0,6% du PIB, loin des résultats obtenus par les pays voisins qui atteignent dans ce domaine 2 à 3% du PIB.
Le taux de croissance, supérieur à 12%, enregistré en 2009, peut paraître élevé. Il est en réalité imputable pour l'essentiel à la branche automobile dont le chiffre d'affaires est en hausse de plus de 18% et représente aujourd'hui près de la moitié de l'activité des assurances algériennes.
Le rythme de croissance des autres branches est très en retrait avec 9% enregistrés par les risques industriels, 8% pour les assurances de transport et un tout petit 5% pour les assurances de personnes qui restent le parent pauvre du secteur.
Les “performances” de la branche auto
La branche auto et son assurance obligatoire apparaît donc plus que jamais comme la locomotive du secteur. Ses performances récentes doivent malheureusement être relativisées du fait qu'elles reposent en grande partie sur une augmentation des tarifs de 20% en 2 ans négociée entre les compagnies et les pouvoirs publics. La formule a si bien marché qu'elle a donné des idées aux compagnies qui sont sur le point de formuler une nouvelle demande d'augmentation. C'est ce que confirmait la semaine dernière M. Latrous en évoquant “la préparation, dans le cadre de l'UAR, d'un dossier pour solliciter une nouvelle augmentation des tarifs automobile obligatoires”. Le P-DG de la SAA précisait cependant : “Pour le moment, nous n'avons pas présenté de dossier et nous n'avons encore rien demandé au gouvernement.”
La prudence du président de l'UAR peut s'expliquer facilement. La tutelle du secteur exercée par la direction des assurances du ministère des Finances n'est pas convaincue par la qualité technique des prestations des compagnies. C'est encore M. Latrous qui le confirme très franchement : “L'Etat est en train de nous dire : on vous a autorisé des augmentations de tarifs de 20% sur 2 ans. Vous voulez faire de meilleures affaires dans l'assurance automobile. Vous n'avez qu'à vous organiser en conséquence. Il faut lutter contre le phénomène de fraude, faire de la prévention et ne pas accorder des réductions à tout-va.”
Un plan de redressement avec des experts européens
Le président de l'UAR fait ici allusion aux termes d'un débat déjà ancien entre compagnies et pouvoirs publics. Pour la tutelle, l'augmentation des tarifs ne doit pas servir à couvrir ou à compenser les insuffisances qui caractérisent aujourd'hui encore la gestion de la branche auto par les compagnies du secteur. C'est dans le but d'en faire d'abord le diagnostic et d'y apporter ensuite des solutions que le ministère des Finances avait inscrit, voici quelques années, le thème du “retour à l'équilibre technique et financier de la branche automobile” parmi les priorités d'un programme de coopération mis en œuvre avec l'aide du Programme Meda de l'Union européenne. Entre 2003 et 2006, plusieurs dizaines d'experts européens ont ainsi planché avec les cadres des principales compagnies publiques sur un programme de mise à niveau des prestations de la branche auto.
De la réduction des délais d'indemnisation à la lutte contre la fraude en passant par la mise en place du système du bonus-malus et la réforme de l'expertise, l'ensemble des aspects de la gestion de la branche ont été passés en revue et une panoplie de mesures adoptées et programmées avec la caution des P-DG des compagnies publiques et de la Direction des assurances. Près de 5 ans plus tard, la plus grande partie de cet ambitieux plan de redressement reste toujours à appliquer. D'ou la mauvaise humeur de la tutelle et ses réticences à approuver de nouvelles augmentations de tarifs.
Réduire les délais de règlement des sinistres
La tâche n'est pourtant pas insurmontable et les mesures prévues pourraient faire beaucoup de bien à la branche. Au cœur du dispositif, on trouve la réduction des délais d'indemnisation avec l'objectif de les ramener en moyenne à 45 jours. Un objectif réalisable à condition de mettre en vigueur une convention signée entre les compagnies du secteur dès 2001 et jamais appliquée. Dans le cadre de cette convention baptisée IDA (Indemnisation directe des assurés), chaque compagnie indemnise directement son propre assuré tandis que les recours sont réglés par la convention. Une procédure qui serait évidemment de nature à réduire considérablement les délais de règlement des sinistres qui sont aujourd'hui une des plaies de la profession.
La mise en place du système du bonus-malus dont les textes existent depuis plusieurs années mais ne sont pas appliqués non plus est un autre volet du programme technique de mise à niveau de la branche auto. Il s'agit d'un système qui fonctionne et qui a largement fait ses preuves dans de nombreux pays, y compris les pays voisins de l'Algérie. L'objectif consiste, à travers notamment la création et l'alimentation par les compagnies d'un fichier national des conducteurs, à récompenser les bons conducteurs et à pénaliser les mauvais.
Lutter contre la fraude
La lutte contre la fraude, réputée importante dans la branche et qui cause un préjudice économique non négligeable aux compagnies, figure également au programme.
Elle devrait se concrétiser par la création d'une Agence baptisée Alfa-Algérie constituée dans un premier temps par les 3 compagnies publiques. Cette dernière est appelée à jouer un rôle important en mettant en place des outils tels qu'une messagerie intersociétés, un fichier central des fraudeurs, un recensement des méthodes de fraude ainsi qu'un réseau d'enquêteurs indépendants certifiés qui aideront les compagnies à mener des investigations sur les cas douteux.
La réforme de l'expertise, enfin, vise à renforcer les moyens à la disposition des experts tant en termes de formation qu'en termes de base de données techniques. Il s'agit notamment de mettre en place un référentiel des valeurs des véhicules et des pièces détachées des véhicules circulant en Algérie ainsi que des temps de réparation en fonction des pratiques du marché algérien avec l'objectif général de parvenir à une bonne connaissance et une bonne maîtrise du coût de la réparation automobile.
Ainsi qu'on peut le constater, les objectifs de ce plan de redressement sont nombreux et détaillés.
Ils ont surtout donné lieu à une définition très précise des méthodes, des moyens, et des supports à utiliser et à mettre en œuvre. L'absence d'une impulsion au plus haut niveau, qu'il s'agisse des directions générales des compagnies ou de la tutelle du secteur, ainsi qu'une certaine incapacité des opérateurs du secteur à réaliser des progrès en organisation et à travailler ensemble sur des objectifs d'intérêt commun n'ont pas permis jusqu'ici, en dépit des engagements pris par les compagnies, à ce programme d'avancer d'une façon significative. Dans ce contexte, la tentation est forte pour les compagnies de continuer à utiliser l'instrument, certains diront la solution de facilité, de la hausse des tarifs pour redresser les comptes de la branche auto.
M. Latrous a raison, les assureurs risquent “de ne pas être écoutés par l'Etat s'ils ne présentent pas des arguments solides qui plaident pour une nouvelle augmentation des tarifs de l'assurance automobile”. Tant mieux pour les automobilistes.


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