Annonces n Près de 350 talibans ont été tués, alors que le président Hamid Karzaï continue de minimiser la détérioration de la sécurité. La Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) a annoncé, dans un communiqué publié ce samedi matin, que les soldats de l'Otan ont tué une cinquantaine de talibans au 7e jour d'une offensive dite opération «Medusa» lancée dans un district du sud de l'Afghanistan, portant à environ 350 le nombre de tués. L'offensive de l'Isaf a été lancée dans le district de Panjwayi de la province méridionale de Kandahar tôt samedi dernier pour en chasser les talibans qui, selon l'Otan, étaient en train de fortifier leurs positions. 19 militaires étrangers ont été tués au cours de cette opération. Il s'agit de cinq soldats canadiens et 14 britanniques. Face à cette situation, le président afghan, Hamid Karzaï, a déclaré, hier, vendredi, que l'ennemi a été vaincu, mais pas éliminé, minimisant ainsi la détérioration de la sécurité dans son pays, alors que quelques minutes auparavant explosait une bombe à Kaboul tuant 16 personnes. «Nous aurons des attaques de cette nature pendant longtemps. L'ennemi est vaincu, mais il n'est pas éliminé», a déclaré Karzaï. Engagée dans de durs combats dans le sud de l'Afghanistan, l'Otan s'est donné six mois pour mater les talibans et restaurer l'autorité du gouvernement afghan, mais corruption et trafic de drogue menacent cette stratégie, selon des analystes. Les forces de l'Otan, qui ont pris la responsabilité des opérations militaires dans le sud du pays à la fin du mois de juillet dernier, se sont déployées dans des zones où les talibans, les trafiquants de drogue et autres seigneurs de la guerre agissaient pratiquement en toute impunité ces dernières années. Plus de 10 000 hommes sur le terrain ont, depuis, rencontré une résistance plus forte que prévu. Il est, toutefois, utile de reprendre la déclaration du Conseil de Senlis, un groupe d'experts. Le rapport présenté, mardi dernier, à Londres, fait état d'une crise alimentaire grave au sud de l'Afghanistan, ce qui favoriserait, selon eux, le retour en grâce des talibans. La situation du pays sanctionne l'échec de la communauté internationale, qui a investi dix fois plus dans son effort militaire que dans le développement, estime Senlis. Il affirme que des enfants meurent de faim dans des «camps de fortune» situés dans le sud du pays, refuges adoptés par les paysans pour fuir la guerre.