Objectifs n L'immigration clandestine doit être au cœur des débats des prochains sommets de l'UE, réclament Madrid, Paris et Rome. Les trois pays vont, en effet, demander que la solidarité européenne face à l'immigration clandestine soit un thème prioritaire des prochains sommets de l'UE, a indiqué, hier, dimanche, à Helsinki, le chef du gouvernement italien, Romano Prodi. «Nous avons décidé de nous adresser à l'Union européenne pour que l'action commune face à l'immigration soit à l'ordre du jour du sommet informel en octobre en Finlande et du sommet de Bruxelles en décembre», a annoncé M. Prodi, en marge du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de 38 pays d'Asie et d'Europe (Asem) qui prendra fin aujourd'hui lundi en Finlande. «Une action commune concerne non seulement des patrouilles communes, mais aussi une coopération avec les pays proches dont viennent ces immigrés pour les aider sur le plan économique», a expliqué le président du Conseil italien. Sans attendre de recevoir formellement cette demande, le président en exercice de l'Union, le Premier ministre finlandais, a répondu positivement. «J'ai demandé au Premier ministre espagnol d'introduire ce sujet lors de notre prochain sommet à Lahti», a-t-il dit à l'issue de la première journée du sommet de l'Asem. «Ce sommet devait être consacré à la sécurité énergétique et à la compétitivité. Le troisième sujet sera l'immigration», a-t-il précisé. Dans l'entourage du président français Jacques Chirac, on confirmait cette initiative, en indiquant qu'il s'agissait de faire admettre par les 25 que la déferlante des candidats à l'immigration venus d'Afrique subsaharienne sur les plages des Canaries ou les rivages italiens n'était pas un problème bilatéral, mais un problème européen. Jeudi dernier, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, avait écrit aux 25 pour les appeler à plus de solidarité envers l'Espagne et les pays les plus touchés par l'afflux de clandestins. L'UE, qui ne dispose pour l'instant que d'un microbudget pour lutter contre l'immigration clandestine, a dépêché cet été aux Canaries, une île espagnole à l'ouest des côtes africaines, une modeste mission pour patrouiller le long des côtes africaines d'où partent les émigrants. Mais quatre pays seulement contribuent à cette mission dont les résultats n'ont pas été très probants jusqu'ici.