Mesures n «Une wilaya doit avoir à sa charge 24 ou 25 communes alors qu'en Algérie, certaines wilayas dépassent de très loin cette norme.» C'est ce qu'a déclaré, jeudi, Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales devant les députés pour expliquer la volonté de l'Etat d'aller vers la création, à l'avenir, de nouvelles wilayas. Dans cette perspective, le ministre a indiqué qu'à la faveur du nouveau découpage administratif, les grandes daïras seront promues au rang de wilayas déléguées en attendant de les promouvoir au rang de nouvelles wilayas. A cet effet, M. Zerhouni a précisé que le projet du nouveau découpage administratif qui sera bientôt soumis au Conseil de gouvernement, définit quatre critères pour la promotion d'une daïra en wilaya déléguée. Il s'agit en premier lieu du critère de l'éloignement du chef-lieu de wilaya. A cet effet, il a cité l'exemple de la daïra de In Salah, distante du chef-lieu de wilaya de Tamanrasset de près de 700 km. Cet exemple édifiant, suffit à montrer le calvaire des citoyens de cette région du sud du pays. Faut-il souligner que le citoyen parcourt une distance de 700 km pour l'établissement de pièces d'état civil par exemple ? L'autre critère arrêté par le département de M. Zerhouni a trait à la densité de la population. Le ministre a noté que certaines daïras comptent plus d'un million d'habitants alors que la moyenne se situe entre 400 000 et 500 000 habitants. Le ministre de l'Intérieur a également indiqué qu'un autre critère prend en considération le nombre de communes. La wilaya, devant être composée de seulement 25 communes, se retrouve avec plus de 60. Il s'agit notamment de la wilaya de Médéa avec ses 64 communes, celle de Tizi Ouzou qui gère 67 communes ou encore la wilaya de Béjaïa avec ses 52 communes. Ce nombre important de communes, a précisé M. Zerhouni, rend la mission très difficile. «La mission est loin d'être facile quelle que soit la volonté affichée», a souligné le ministre. Le dernier critère est celui que le ministre a appelé «critère de souveraineté». Ce dernier concerne les daïras frontalières telles que Bordj Badji Mokhtar, située à la frontière avec le Mali, et Bir El-Ater, à la frontière avec la Tunisie. M. Zerhouni a justifié ce critère par «les relations avec les pays voisins, l'échange commercial et la sécurité». Lors de son intervention, le ministre de l'Intérieur n'a pas donné de précisions sur les daïras qui seront promues au rang de wilayas déléguées. Il a, en revanche, indiqué que les métropoles comme Alger, Oran et Constantine seront inévitablement concernées par ce découpage. Sur le plan de leur gestion, le ministre a dit que les wilayas déléguées seront régies par des walis délégués représentant la wilaya. Pour renforcer leur encadrement, M. Zerhouni a expliqué qu'elles comprendront également des directeurs délégués dans tous les domaines et assumeront les mêmes missions administratives que la wilaya. Le ministre a expliqué qu'une fois les moyens matériels et humains mis en place, la wilaya déléguée assumera les pleines charges d'une nouvelle wilaya et pourra ensuite être rattachée à d'autres daïras et communes. Pour rappel, le dernier découpage administratif remonte à l'année 1984 limitant à 48 le nombre de wilayas subdivisées en 160 daïras et 1 541 communes.