Tradition n Pour la troisième année consécutive, le groupe revoit à la baisse les prix de ses produits à l'occasion du mois sacré. «Ce qu'il y a lieu de souligner, c'est que cette baisse concerne les prix d'usine», tient à préciser d'emblée le directeur du marketing du groupe, Kamel Sidi-Saïd. Tous les produits commercialisés par Cevital sont concernés par cette promotion, à commencer par les huiles en passant par le sucre blanc et les margarines, avec des baisses variant entre 1 et 10 DA. Selon Chérif Betka, le directeur commercial du groupe, l'objectif recherché à travers cette opération unique en son genre dans notre pays est de moraliser le marché national. «Le message que nous voulons transmettre est que nous pouvons passer un mois de ramadan agréable et clément pour peu que tout le monde joue le jeu, il n'y a pas de raison pour que les prix augmentent durant cette période de l'année, surtout que l'offre est désormais très importante et peut largement répondre à la demande», dit-il à ce propos, tout en faisant remarquer que Cevital peut, à lui seul, satisfaire «140 % de la demande nationale» en huiles et margarines. Le problème des pénuries ne risque donc pas de se poser, selon notre interlocuteur, pour qui «même s'il y a un engouement sans pareil, l'offre pourra toujours y faire face, nous nous sommes bien préparés pour cela». C'est que la production du groupe a été revue à la hausse en perspective du mois de jeûne. Pour que ces baisses soient ressenties par le consommateur, Cevital a instruit ses distributeurs au cours d'une réunion tenue récemment au siège du groupe à Alger pour que les nouveaux prix soient appliqués à la lettre. «Malheureusement, nous ne pouvons pas imposer aux commerçants tel ou tel prix», reconnaît M. Betka qui reste, néanmoins, convaincu que beaucoup adhéreront à la démarche de Cevital, «tôt ou tard». «Le professionnalisme commence à prendre le dessus, il arrivera un jour où les gens s'autodisciplineront, c'est sûr», affirme-t-il à ce sujet. S'il espère que d'autres opérateurs nationaux concéderont, pour leur part, à baisser les prix de leurs produits, le directeur commercial de Cevital ne manque pas de reconnaître que ce ne sont pas toutes les entreprises «qui ont les moyens de faire un tel effort». Il faut dire que cela nécessite un «sacrifice» en ce sens qu'une baisse des prix d'usine est synonyme de pertes sèches pour l'entreprise. Interrogé justement sur le coût de la promotion «spécial ramadan», M. Betka refusera de donner la moindre estimation, se contentant de noter que quand «on offre quelque chose, il est indécent de parler de son prix».