Position n «La Charte pour la paix et la réconciliation, dans sa philosophie, rejette l'idée de l'amnistie générale». C'est ce qu'a déclaré Ahmed Ouyahia, lors d'une conférence de presse animée, hier, à l'issue des travaux du Conseil national de son parti. Cette déclaration est une réponse au président du MSP qui revendique de décréter une amnistie générale, revendication que partage Madani Mezrag, ancien chef de l'organisation terroriste l'AIS. Cela n'a pas empêché le SG du RND de féliciter Rabah Kebir pour son appel lancé aux terroristes afin de déposer les armes. Pour le SG du RND, l'appel de Kebir prouve la maturation des esprits. «Ce qui permettra aux Algériens d'accepter de vivre ensemble.» Ouyahia a tenu à rappeler que l'interdiction de l'utilisation du minbar comme tribune politique a été introduite dans le Code pénal quand il occupait le poste de ministre de la Justice. «Aujourd'hui, la mosquée est revenue à sa véritable mission de lieu de culte», a-t-il déclaré. A la question de savoir si la Charte autorise Kébir à animer une conférence de presse pour annoncer une éventuelle création d'un parti, M. Ouyahia s'est contenté de dire que l'Algérie ne reviendra pas aux années 1990, avant d'annoncer que la crise politique en Algérie est définitivement close. «Depuis 1995, l'Algérie a organisé des élections pluralistes qui ont mis fin à la crise institutionnelle», a précisé M. Ouyahia qui revendique tout de même un redressement national qui doit se poursuivre, selon lui, car la crise a été lourde de conséquences. Elle s'est accompagnée de dizaines de milliers de morts, 10 ans de retard pour le développement économique et le délitement de l'Etat sur le terrain. Dans la foulée, l'ex-chef du gouvernement a précisé que ceux qui avaient demandé la prorogation du délai fixé par la charte au 31 août ont d'autres visées avant de déclarer qu'en douze mois, «les familles de disparus ont déposé des dossiers pour leur indemnisation, mais il reste une vingtaine qui ne l'a pas encore fait. Nous ne pouvons pas les empêcher de déposer leurs dossiers sous prétexte que les délais ont expiré», a déclaré Ouyahia. «La charte a pour objectif d'arriver à réconcilier les Algériens avec eux-mêmes», a souligné Ouyahia qui a affiché sa satisfaction quant aux résultats. Au sujet de la révision constitutionnelle annoncée par Abdelaziz Bouteflika lors de son discours du 4 juillet, M. Ouyahia a tenu à clarifier la position de son parti tout en décochant une flèche au FLN initiateur d'un projet d'une Constitution. «La révision constitutionnelle n'est pas du ressort d'un parti politique, mais du seul Président de la République», a précisé M. Ouyahia avant de déclarer son soutien au texte que proposera le Président de la République.«Nous allons soutenir la Constitution proposée par le Président pour deux raisons : d'abord la crédibilité. Il s'agit d'un Président de la République qui a énoncé les grands axes de la loi fondamentale. La seconde raison, c'est la confiance en notre président dans ce qu'il introduira comme amendements à la loi actuelle.»