Résumé de la 151e partie n Pat repousse les avances de Sam qui, après son départ, appelle son ami policier Jack Carlson. Pour sa part, Eleanor Brown s'est rendue à la police. Père était-il parti ? Probablement. Avec une inquiétude grandissante, Eleanor se rappela les nombreuses fois où il avait changé de lieu de travail. Où se trouvait-il maintenant ? Arthur dîna tôt dans une cafétéria de la 14e Rue. Il prit du bœuf braisé, une tarte meringuée au citron et un café. Il mangea lentement et avec application. Il importait de bien manger, ce soir. Il s'écoulerait peut-être bien des jours avant qu'il ne puisse manger un repas chaud. Ses plans étaient établis. La nuit tombée il regagnerait la maison de Patricia Traymore. Il se glisserait par la fenêtre du premier étage. Il s'installerait dans la penderie de la chambre d'invités. Il apporterait des canettes de soda ; il lui restait l'un des gâteaux danois et deux des petits pains de ce matin dans sa poche. Il lui faudrait aussi quelques boîtes de jus de fruits. Et peut-être devrait-il apporter du beurre de cacahuètes et du pain de seigle. Avec ça, il tiendrait jusqu'au passage de l'émission demain soir. Il avait dû dépenser quatre-vingt-dix de ses précieux dollars pour acheter une télévision miniature en noir et blanc avec des écouteurs. Ainsi, il pourrait regarder l'émission dans la maison même de Patricia Traymore. Sur le trajet, il achèterait des pastilles de caféine au drugstore. Il ne pouvait prendre le risque de crier dans son sommeil. Oh, elle ne l'entendrait probablement pas de sa chambre, mais il ne pouvait pas prendre ce risque. Quarante minutes plus tard, il était parvenu à Georgetown, à deux rues de la maison de Patricia Traymore. Les alentours étaient tranquilles, plus tranquilles qu'il ne l'aurait voulu. Maintenant que les achats de Noël étaient terminés, un inconnu courait plus de risques de se faire repérer. La police pouvait même surveiller la maison de Mlle Traymore. Mais qu'elle fît l'angle de la rue était un avantage pour lui. La maison de derrière n'était pas éclairée. Arthur se glissa dans la cour. Une clôture basse séparait les deux cours. Il laissa tomber son sac à provisions de l'autre côté, s'assurant qu'il arrivait bien sur un talus de neige, et franchit ensuite la clôture sans difficulté. Il attendit. Il n'y avait pas un bruit. La voiture de Mlle Traymore ne se trouvait pas dans l'allée. Sa maison était complètement sombre. Il était malaisé de grimper dans l'arbre avec le sac à provisions. Le tronc était recouvert de givre et difficile à saisir ; Arthur sentait l'écorce glacée à travers ses gants. Sans l'appui des branches, il n'y serait pas arrivé. La fenêtre résistait et il eut du mal à la soulever. Lorsqu'il enjamba pour la seconde fois l'appui et atterrit dans la pièce, le plancher craqua bruyamment. Pendant quelques minutes d'angoisse, il attendit près de la fenêtre, prêt à déguerpir, à débouler de l'arbre et à traverser la cour en courant. Mais seul le silence régnait dans la maison. Le silence et le ronflement intermittent de la chaudière. (à suivre...)