Résumé de la 138e partie n Glory, en réalité Eleanor Brown, téléphone à Pat. Les deux femmes ont rendez-vous dans un restaurant. Pat fonça jusqu'au Lotus Inn, sur Wisconsin Avenue. Elle cherchait désespérément le moyen de persuader Eleanor Brown d'attendre avant d'aller se livrer à la police. On devait pouvoir lui faire entendre raison. Elle avait essayé de joindre Sam, mais après avoir laissé le téléphone sonner cinq fois, elle avait raccroché brutalement et s'était précipitée hors de chez elle. Elle entra en trombe dans le restaurant, se demandant si elle reconnaîtrait la jeune fille de la photo de classe. Utilisait-elle son véritable nom ? Sans doute pas. L'hôtesse l'accueillit. «Etes-vous mademoiselle Traymore ? — Oui. — Mlle Brown vous attend.» Elle était assise à une table au fond de la salle et buvait un verre de vin blanc. Pat se glissa sur la chaise en face d'elle, réfléchissant à ce qu'elle allait dire. Eleanor Brown n'avait pas beaucoup changé depuis l'époque de la photo de classe. Elle était certes plus âgée, moins désespérément maigre et plus jolie que Pat ne s'y attendait, mais il était impossible de ne pas la reconnaître. Elle parla d'une voix douce. «Mademoiselle Traymore ? Merci d'être venue. — Eleanor, je vous en prie, écoutez-moi. Vous avez le droit de prendre un avocat. Vous pouvez rester en liberté provisoire pendant que nous cherchons une solution. Vous étiez en pleine dépression nerveuse lorsque vous avez violé vos obligations. Il y a tellement d'arguments qu'un avocat peut invoquer. » La serveuse apporta une assiette de crevettes roses. «J'en rêvais depuis si longtemps, dit Eleanor. Voulez-vous commander quelque chose ? — Non. Rien. Eleanor, comprenez-vous ce que je vous ai dit ? — Oui, très bien. » Eleanor trempa une crevette dans la sauce cocktail. «Oh, c'est bon.» Son visage était pâle mais déterminé. «Mademoiselle Traymore, j'espère obtenir le rétablissement de ma libération conditionnelle, mais sinon, je me sens assez forte aujourd'hui pour accomplir la peine à laquelle je serai condamnée. Je peux dormir dans une cellule, porter l'uniforme de prisonnière, manger cette bouillie qu'ils appellent nourriture, accepter les fouilles et l'ennui. A ma sortie, je ne veux plus avoir à me cacher et je veux passer le reste de ma vie à tenter de prouver mon innocence. — Eleanor, n'a-t-on pas trouvé l'argent chez vous ? — Mademoiselle Traymore, la moitié des gens du bureau connaissaient l'emplacement de cette cave. Lorsque j'ai déménagé, six ou huit d'entre eux sont venus m'aider. Ça ressemblait presque à une surprise-partie. Les meubles que je ne pouvais pas utiliser ont été descendus dans ma cave. On a retrouvé une partie de l'argent, mais soixante-dix mille dollars sont restés dans la poche de quelqu'un d'autre. — Eleanor, vous affirmez que Toby vous a téléphoné et il nie l'avoir fait... N'avez-vous pas trouvé anormal que l'on vous demande de vous rendre un dimanche dans le bureau du comité électoral ?» (à suivre...)