Le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont critiqué dimanche les nouvelles lois «restrictives» adoptées sur l'immigration et le droit d'asile en Suisse. «Nous sommes déçus, d'autant plus que les demandes d'asile sont à leur niveau le plus bas depuis 20 ans en Suisse. La Suisse a adopté l'une des législations les plus restrictives en Europe et d'autres pays pourraient suivre», a déclaré le porte-parole du HCR William Spindler. Le HCR s'est dit inquiet face à l'obligation faite aux demandeurs d'asile de présenter un passeport valide, a souligné le porte-parole. M. Spindler rappelle que la Convention de 1951 sur les réfugiés «reconnaît l'existence de raisons valables pour des réfugiés de ne pas être en possession de documents d'identité lorsqu'ils quittent leur pays des suites de persécutions». Aux yeux du porte-parole du HCR, il «n'y a pas de problème posé par un afflux de demandeurs en Suisse. Il y a plutôt un problème de perception et de confusion entre les migrants et les réfugiés». De son côté, l'OIM a estimé par la voix de son porte-parole, que la distinction opérée dans la nouvelle loi sur les étrangers entre Européens et non-Européens «est artificielle dans une économie globalisée». Selon l'OIM, une telle disposition peut «limiter le recrutement des personnes les plus compétentes, qu'il faut aller chercher par exemple en Inde, en Chine, au Japon, aux Etats-Unis aussi bien qu'en Europe». «Cette loi est démodée», a-t-il ajouté. De nouvelles lois «restrictives» sur l'immigration et le droit d'asile ont été adoptées par 68 % des Suisses et 67,8 % ont voté pour durcir les conditions d'accès au droit d'asile lors d'un référendum organisé dimanche en Suisse, rappelle-t-on.