Résumé de la 3e partie n L'un des barrages érigés sur le parcours de l'oued M'zab porte le curieux nom de barrage de la Fillette. La Fillette – nous l'appellerons donc ainsi — vivait avec son père et sa mère. La famille n'était pas riche mais vivait décemment. Un jour, le père décida, pour améliorer sa situation, d'émigrer. Si aujourd'hui les Mozabites se rendent dans les villes du nord de l'Algérie, particulièrement Alger, autrefois, ils allaient un peu partout : le nord de l'Algérie mais aussi en Tunisie et en Libye. Le père de la Fillette, lui, s'est rendu en Tunisie : il pense y faire du commerce et, au bout de quelques années, revenir chez lui avec un petite fortune qui lui permettrait d'acquérir des terres, des palmiers, voire de se faire construire une belle maison... La mère et la petite peinaient, seules, à survivre dans le désert, mais elles se berçaient d'espoirs. «Un jour, disait la mère à sa fille, ton père reviendra avec beaucoup d'argent, nous ne souffrirons plus de la faim. Nous deviendrons même riches et respectés. On viendra demander ta main et nous te marierons !» Mais les mois et les années passaient et le père ne revenait pas. La Fillette interrogeait sa mère, inquiète : «Mère, pourquoi père ne revient-il pas ? — Il travaille, ma fille, il gagne de l'argent ! — Beaucoup sont partis, comme lui, mais ils donnent des nouvelles à leurs proches, ils ne les laissent pas dans l'inquiétude ! — Ton père est trop occupé à travailler, ma fille, mais je suis sûre qu'il pense à nous... C'est pour nous qu'il peine, loin du pays natal ! Tu dois le comprendre et l'excuser, tu dois surtout te montrer patiente et prier Dieu de protéger ton père !» La Fillette répondait : «Je ferai ce que tu dis, mère.» C'était, en effet, une fille obéissante. Elle était également très pieuse, remettant toujours son sort entre les mains de Dieu. Après chacune des cinq prières canoniques de la journée, elle dressait sa face en direction de La Mecque. «Mon Dieu, disait-elle, Toi qui est puissant et généreux, écoute mon invocation et celle de ma mère : fais revenir mon père que nous désirons, depuis de si longues années, voir de nouveau parmi nous !» Chaque matin, elle guettait son père mais celui-ci, oubliant sa femme et sa fille, menait la belle vie en Tunisie... Un jour, la malheureuse mère, minée par le travail et le mauvais sang, tombe malade. Très rapidement son état se détériore et, un beau matin, la Fillette la découvre sans vie dans son lit. Elle est morte, laissant la pauvre petite éplorée. Si seulement son père était là, elle aurait mieux supporté le malheur qui la frappait. Mais hélas, le père était loin... «Mon Dieu, priait la Fillette, donne-moi le courage de supporter ce qui m'arrive !» (à suivre...)