Résumé de la 3e partie n La Fillette, dont le nom a été donné à un des barrages de l'oued M'zab, se retrouve seule après la mort de sa mère. La voilà donc seule au monde, sans soutien ni aide. Pour gagner sa subsistance, elle loue ses services aux riches familles, elle lave aussi le linge des autres, moyennant quelques pièces lui permettant d'acheter de la nourriture. Toujours pieuse, acceptant la volonté de Dieu, elle ne se plaint jamais, faisant son travail comme il se doit. La nuit, après avoir regagné sa masure, elle se perd dans la prière et les invocations. Une vrai sainte, la fillette, devenue maintenant une jeune fille. La pauvre continue toujours à espérer que son père reviendrait un jour, elle priait aussi Dieu de lui envoyer un garçon honnête qui l'épouserait. Une saison, la sécheresse s'abat sur la vallée ; les oueds sont à sec et les puits sont taris. L'eau pour boire et pour arroser les palmiers et les jardins manque. Les arbres comme les fruits et légumes se dessèchent, les hommes et les bêtes ont soif. «De l'eau, de l'eau !» La Fillette, elle, son baluchon de linge à laver sur le dos, cherche désespérément un endroit où il y aurait un peu d'eau. Voilà plusieurs jours qu'elle cherche et elle n'a pas trouvé, or, si elle ne lave pas le linge qu'on lui a confié, on ne lui donnera rien et elle mourra de faim ! Les puits et les oueds sont à sec... Où trouver de l'eau, juste un peu d'eau pour mouiller le linge ? Elle le frotterait avec les dernières forces qui lui restent et elle le rendrait à ses propriétaires, en disant : «Voilà, je suis quand même arrivée à trouver de l'eau et à laver votre linge, donnez-moi ma rétribution habituelle que je puisse acheter à manger !» Elle a faim, très faim même, car voilà plusieurs jours qu'elle n'a mangé. Sur la route, elle rencontre des gens, à la recherche également du précieux liquide. «Braves gens, demande-t-elle, n'y a-t-il pas, dans cette région, un filet d'oued qui coule encore, ou un puits qui a toujours de l'eau ? — Non, répondent les gens, nous-mêmes sommes à la recherche de l'eau, ici, comme ailleurs, tout est à sec !» Elle paraît si fatiguée qu'elle leur fait de la peine. «Si c'est à boire que tu cherches, nous pouvons te donner un peu d'eau que nous avons en réserve !» Elle secoue la tête. «Non, braves gens, je ne cherche pas à boire...» Cette réponse intrigue les passants. «Si ce n'est pas pour boire, pourquoi cherches-tu alors l'eau ? — C'est pour laver mon linge... — Tu penses à laver ton linge alors que les hommes et les bêtes meurent faute d'eau ? — Oui, braves gens, c'est ce linge qui me fait vivre...» Elle explique sa situation et les gens, attristés, la comprennent. «Pauvre petite, nous prions Dieu qu'il te vienne en aide !» (à suivre...)