Résumé de la 5e partie n S'arrêtant devant le barrage qui va porter son nom, la Fillette, qui désespère de trouver de l'eau dans le désert frappé de sécheresse, fait trois invocations. Le ciel, qui était jusque-là clair et sans nuage, se couvre aussitôt en amont de l'oued. En quelques instants, il se zèbre d'éclairs et le tonnerre retentit comme le roulement de mille tambours. Et la pluie se met à tomber sur l'oued. Ce ne sont pas des gouttelettes comme il en tombe, habituellement, en période de forte sécheresse, mais des trombes, des colonnes qui tournent sur elles-mêmes à une vitesse si grande qu'on a le tournis en les regardant. Très vite, l'oued se remplit, l'eau se met à courir dans toutes les directions, suivant les affluents, elle remplit vite les barrages. En un clin d'œil, les rigoles débordent, les puits se remplissent. On crie au miracle. «L'eau, l'eau, il y en a partout !» Des gens qui passent devant le barrage où se trouve la fillette la voient en prière et comme ils connaissent sa piété, ils comprennent aussitôt que c'est à sa demande que Dieu a ouvert les vannes du ciel. «La petite est une sainte !» Et ils partent répandre la nouvelle dans la ville. La Fillette, cependant, après avoir remercié Dieu d'avoir écouté son invocation, déballe son baluchon et lave son linge. Elle est heureuse de pouvoir remettre le linge, bien propre, à ceux qui le lui ont confié. Une fois la tâche accomplie, elle retourne dans la ville. On l'entoure, on la remercie d'avoir fait tomber la pluie si attendue. «Remerciez Dieu Tout-Puissant, répond-elle, lui seul est capable de tels miracles !» Ce qu'elle ne sait pas, c'est que Dieu a aussi exaucé les deux autres vœux qu'elle a fait. A peine rentrée dans la ville, des gens qui lui sont apparentés viennent lui dire qu'un homme a demandé sa main. «C'est un homme que nous connaissons, lui dit-on, c'est un modèle de piété et de droiture. Tu mèneras, avec lui, une vie décente et à l'abri du besoin.» Elle accepte la proposition et remercie Dieu d'avoir répondu à son invocation. Elle n'aura plus besoin, maintenant, de laver le linge des gens pour vivre ! Mais dans son bonheur, elle se rappelle son père, parti depuis longtemps, depuis si longtemps qu'elle se rappelle à peine de lui. «Mon Dieu, comme je voudrais qu'il soit là, qu'il assiste à mon mariage ! Mon bonheur sera alors complet, je n'aurai plus de vœu à formuler !» Quelques jours après, la troisième invocation est exaucée : le père revient et retrouve sa fille, devenue une belle jeune femme. La Fillette a continué à vivre dans la simplicité et la piété. A sa mort, on lui a érigé un édicule pour perpétuer son souvenir... Le barrage qui porte son nom continue, lui aussi, quand le torrent est fort, à fournir une eau généreuse aux habitants de la région...