Moroses sont les soirées ramadanesques dans la wilaya, où l'activité culturelle se retrouve cloîtrée dans une seule infrastructure, en l'occurrence le théâtre régional Kateb-Yacine. En effet, les habitants de la ville de Tizi Ouzou et ceux des communes avoisinantes n'ont vraiment pas le choix en matière de programmes pour les soirées de ramadan. Non seulement il n'y a que la maison de la culture qui a daigné concocter un programme, mais ce dernier est loin d'être varié puisqu'il ne s'agit que de galas artistiques où la qualité est presque absente exception faite d'un concert de musique classique italienne et d'une représentation théâtrale. Le théâtre Kateb-Yacine, depuis qu'il est devenu théâtre régional sombre dans l'improductivité. Selon un homme de théâtre, «il aurait été judicieux de créer un centre dramaturgique qui aurait à relancer le théâtre dans une région où les troupes ont quasiment disparu car un théâtre régional, sans ce centre, est une institution budgétivore qui risque d'être improductive». La maison de la culture Mouloud-Mammeri étant en plein travaux de réhabilitation — il était temps vu l'état de dégradation de la salle de spectacles concernée par lesdits travaux — la ville des Genêts ne dispose d'aucune autre infrastructure pour organiser des activités culturelles. Les salles de cinéma ont été saccagées durant les évènements qu'a connu la région et attendent toujours leur réhabilitation ; mais apparemment, cela ne semble pas constituer une priorité pour le département de Khalida Toumi, qui a préféré l'inscription, pour la wilaya, d'un centre culturel islamique. Nos jeunes, plongés dans l'oisiveté, n'ont qu'à attendre qu'on daigne enfin leur donner de quoi meubler leur temps. Notons enfin que si dans le chef-lieu de wilaya, la situation est loin de répondre aux attentes des habitants, dans les villages, c'est grâce aux initiatives de quelques rares associations actives et des APC qu'une timide activité culturelle a droit de cité.