De notre bureau à Tizi Ouzou Malik Boumati La Tribune a souvent évoqué la rareté des infrastructures culturelles susceptibles d'accueillir des événements culturels de grande envergure. À l'exception, bien entendu, de la maison de la culture Mouloud Mammeri, laquelle ne dispose pas d'assez d'espace pour accueillir la multitude d'activités dans ses locaux tout au long de l'année. En attendant la réhabilitation du théâtre régional Kateb Yacine, transféré de la mairie vers la direction de la culture de la wilaya, les autres structures en charge de la culture n'ont pas l'envergure nécessaire pour abriter de grands rendez-vous culturels. Il n'est donc pas du tout aisé d'évoquer la question de la rentabilité des espaces culturels dans cette wilaya, tellement ceux en activité régulière végètent encore dans quelques manifestations insignifiantes, n'ayant rien à voir avec la culture. En réalité, il est encore trop tôt de parler de rentabilité quand il s'agit de questions culturelles, tant que ce secteur n'a pas été ouvert à la loi du marché ; les structures culturelles existantes continuent à téter le sein de l'Etat pour des activités, parfois, sans âme. C'est ce qui caractérise cette maison de la culture. Une institution publique financée par l'Etat via la direction de la culture de wilaya, et dirigée par El Hadi Ould Ali, lequel loue les salles et locaux aux entreprises privées, entre autres, pour subvenir financièrement aux besoins de ladite institution. Sa direction cherche visiblement à se protéger des déficits budgétaires dont souffrent pratiquement toutes les institutions publiques du pays. Ce qui permet à cette infrastructure d'accueillir une quantité considérable d'activités dont certaines n'ont aucun rapport avec l'activité culturelle. En effet, plusieurs foires commerciales et «journées portes ouvertes» sur des entreprises économiques privées ont été abritées par cet établissement. Et si étonnant que cela puisse paraître, cette enceinte culturelle a accueilli des manifestations de toutes sortes d'entreprises, allant des concessionnaires automobiles aux opérateurs de téléphonie mobile, en passant par des produits cosmétiques, du matériel informatique et des écoles privées. Tout y passe pour permettre aux visiteurs de découvrir plusieurs secteurs d'activité, qui restent tout de même limités. Par ailleurs, le théâtre régional Kateb Yacine, en travaux de réhabilitation, demeure fermé, même si sa directrice, Faouzia Aït El Hadj, dont le bureau est encore à la maison de la culture Mouloud Mammeri, trouve toujours un moyen pour monter des pièces théâtrales. En attendant que l'infrastructure soit prête à accueillir les troupes de théâtre pour réaliser des pièces et afficher des prestations payantes, lesquelles amortiront à coup sûr les dépenses engagées afin de pouvoir en produire d'autres.