Il a signé le communiqué en sa qualité de secrétaire général du FLN. Au lendemain de l'invalidation par le Conseil d'Etat du 8e congrès du FLN, le candidat Benflis revient à la charge et réaffirme sa détermination à continuer «le combat» pour l'Algérie. Dans une lettre adressée aux militants du parti FLN, il s'est dit convaincu que la prochaine élection «permettra d'inaugurer une nouvelle ère, celle du changement qui annoncera la fin des pratiques qui ont tant nui à l'autorité et à la réputation de notre pays». Une ère qui consacrera la rupture avec le système actuel, lequel a brillé par ses pratiques «arbitraires» allant à contre-courant de la volonté du peuple. Dans un long communiqué, Benflis est revenu sur les péripéties de l'implosion «programmée» de l'ex-parti unique. Une démarche guidée par cette intention de faire dévier le parti de la voie qu'il a «librement choisie». «Durant de longs mois, rappelle-t-il, vous avez subi toutes les formes de l'arbitraire, de l'intimidation et des pressions intolérables ont été exercées sur nos militants». «Autant de pressions auxquelles vous avez opposé une résistance et une bravoure hors du commun», dit-il à ses militants. Benflis évoquera bien évidemment, le mouvement de redressement, chapeauté par le ministre des Affaires étrangères, M.Belkhadem. Sans équivoque, et en des termes à peine voilés, il le qualifie de «mouvement illégal, hors la loi et non identifié politiquement». Un avis qui ne semble pas faire l'unanimité, du moins au sein de l'exécutif qui a cautionné le congrès d'étapes et parmi les juristes qui ont confirmé mardi l'arrêt du 30 décembre, rendu par la chambre administrative de la cour d'Alger, interdisant les activités du FLN et gelant ses comptes. Avant cette décision, le parti a été victime de «pratiques qui nous fait rappeler l'état de déliquescence dans lequel on a voulu reléguer la pratique politique dans notre pays». Allusion faite aux attaques contre les locaux du parti et «la justice de nuit». Une justice, précise M.Benflis, «au service du prince du moment», qui n'est autre que le président-candidat, accusé dans un récent communiqué rendu public suite à la décision du Conseil d'Etat, «d' amener par la menace et les pressions les magistrats à rendre un arrêt inique injustifiable, au regard des règles de droit et d'équité». En dépit de ces entraves, Benflis demeure confiant. Défiant la justice algérienne, ce dernier se place comme le leader légitime du FLN. Il en veut pour preuve sa désignation comme candidat à l'élection présidentielle. Benflis, qui a perdu la bataille juridique, n'a pas l'intention de baisser les bras. Au lendemain de l'invalidation du 8e congrès, il signe ladite lettre aux militants en tant que secrétaire général du FLN en signe de non-reconnaissance de cette «mesure arbitraire». En s'attaquant d'une manière virulente aux redresseurs, le leader de l'ex-parti unique écarte la thèse de se réunir, autour de la même table, avec Belkadem à la faveur d'un congrès réunificateur. Une chose est sûre, la crise du FLN est loin de connaître son épilogue. Le verdict du Conseil d'Etat ouvre le champ à une bataille plus ardue. Le rendez-vous est donné dans quelques jours à l'occasion de la campagne électorale. A ce sujet, Benflis appelle ses militants à «multiplier les actions de proximité pour que la volonté du peuple ne soit pas spoliée et que ses voix ne soient pas détournées».