Constat n Le commerce halieutique en Algérie se caractérise par beaucoup de lacunes, dont la plus importante est le trafic de corail ainsi que le manque d'hygiène dans les marchés de gros et de détail. L'Algérie est l'un des pays de la Méditerranée les plus riches en matière de corail rouge. Mais cette richesse est malheureusement pillée de la façon la plus scandaleuse. Le corail brut est récolté illégalement au prix d'une catastrophe naturelle d'envergure et est expédié vers d'autres pays, notamment voisins, par des réseaux de contrebande de plus en plus organisés et de mieux en mieux équipés, à raison de 800 euros le kg. Certaines branches peuvent atteindre les 1 500 euros. Pour sauvegarder cette richesse menacée, le ministère de la Pêche a, selon Hocine Bellout, président du Comité national des marins-pêcheurs qui s'exprimait hier lors lors de la rencontre-débat au siège de l'Ugcaa, adopté une attitude positive en interdisant la cueillette du corail jusqu'en 2008 ou au plus tard 2009 pour lui permettre de se régénérer. Cette mesure est, cependant, souvent transgressée par des corailleurs clandestins. Statistiques à l'appui, M. Bellout a estimé que la quantité de corail récoltée entre 1984 et 1991 a pratiquement triplé, passant ainsi de 4,2 tonnes à 12 tonnes. Le président du Comité national des marins-pêcheurs, a, par ailleurs, apporté des précisions sur la réalité du marché du poisson. Paradoxalement, avec 1 200 km de côtes et 1 814 espèces de poissons, l'Algérien n'en consomme que 5 kg par an, très loin derrière les Japonais qui en consomment au minimum 80 kg/an. Les raisons évoquées, dans ce contexte, sont essentiellement liées au manque de moyens dont souffrent nos pêcheurs. Et ce, malgré les 50% de lignes de crédit à long terme accordées par l'Etat à cette corporation. Pour notre interlocuteur, les préoccupations des marins-pêcheurs portent sur des revendications réalistes et modestes pouvant aisément être satisfaites par les pouvoirs publics. Il signale à ce propos le manque flagrant de pièces de rechange : «On travaille avec les moyens du bord. Même les fils de calfatage se font rares.» Et d'ajouter : «Le commerce du poisson est soumis à une véritable anarchie, c'est pourquoi nous avons sollicité à maintes reprises notre tutelle pour l'ouverture de poissonneries modernes dans les différentes wilayas ainsi que la dotation des ports de pêche d'un service vétérinaire pour le contrôle de la qualité de la marchandise.» En conclusion, M. Bellout a affirmé que l'expérience de l'aquaculture initiée depuis quelques années est en voie de donner un nouvel essor au commerce du poisson en Algérie.