L'or rouge algérien a, de tout temps, été convoité par les pays étrangers, notamment l'Espagne et l'Italie. Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques annonce, dans un communiqué, que la pêche du corail passera à l'avenir d'une activité de la collecte traditionnelle vers une activité purement industrielle. Il ajoute que la campagne d'évaluation des ressources coralliennes a atteint son apogée. Notons que cette richesse marine fait face à une exploitation illicite. Malgré l'interdiction par les autorités de la pêche du corail en Algérie, depuis février 2000, il est toujours constaté que des pêcheurs, algériens ou étrangers, s'adonnent au pillage de cette richesse marine inestimable. Le commerce du corail rapporte gros, puisqu'un kilogramme coûte 800 euros mais certaines branches peuvent atteindre les 15.000 euros la pièce et c'est la raison qui fait que le pillage n'a jamais cessé. Pour preuve, en mars dernier, cinq ressortissants tunisiens ont été interceptés à bord d'un bateau de pêche alors qu'ils s'adonnaient à la dilapidation de nos richesses. En janvier, ce sont pas moins de 136 kilogrammes de corail qui ont été saisis chez un commerçant à El Kala; en octobre 2005, deux véhicules transportant du corail ont été interceptés à la frontière est du pays; une autre quantité -23 kilogrammes- a été également retrouvée à El Tarf. Autant d'affaires donc qui révèlent toute l'ampleur de ce commerce illégal que les autorités tentent tant bien que mal d'endiguer. En 1991, selon les données de l'Organisation onusienne pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Algérie était le premier producteur de corail rouge en Méditerranée avec 48% du volume pêché cette année-là. En 1984, la pêche au corail a été estimée à 4,2 tonnes et, en 1991, elle est passée à 12 tonnes. Avec l'ouverture de la pêche en 2007 ou 2008, après la fin des études confiées pour un montant de près de 2 millions d'euros, en septembre 2005, à des spécialistes étrangers (Créocéan, le Centre d'océanologie de Marseille, spécialiste mondial du corail rattaché au Cnrs, ainsi que la Comex, qui fournira les moyens d'exploration), il est espéré que la production sera plus importante avec de nouvelles méthodes de travail. La lutte contre la pêche illégale devient donc l'une des préoccupations fondamentales du ministère de la Pêche. Le ministère a bénéficié dernièrement, selon le communiqué, d'un système de surveillance des bateaux par satellite en vue de mettre un terme aux activités de pêche non organisées et non déclarées. Cette action entre dans le cadre de la coordination des efforts entre l'Agence spatiale algérienne, le Service national des gardes-côtes et le ministère du Transport. Concernant le plan d'organisation et de gestion des pêcheries, mis en place par le ministère, celui-ci est en cours d'élaboration. Le ministère indique, en outre, que 44 sites aquatiques ont été plantés récemment à travers 30 wilayas avec un volume d'environ 6 millions de carpillons chinois, selon un communiqué du ministère.