Nos ressources coralliennes sont menacées de disparition. Au-delà de l'impact des changements climatiques et de la pollution, notre récif est victime chaque jour des pilleurs qui utilisent les moyens les plus dévastateurs. En effet, de grandes quantités de corail ont été saisies par les garde-côtes, et ce, dans la wilaya d'El-Kala, depuis 2005. Rien que la semaine dernière les services de sécurité de la wilaya d'El-Kala ont saisi 40 kg de corail destinés au trafic. Par ailleurs, un commerçant d'El-Kala a été intercepté le 31 janvier 2006 avec 136 kg de corail qu'il comptait exporter frauduleusement vers la Tunisie. Des chiffres qui démontrent l'ampleur de ce trafic. Dans ce contexte, le président du comité national des marins pêcheurs, M. Hocine Bellout, a indiqué, samedi dernier, que c'est la Tunisie qui bénéficie le plus de cette richesse exploitée frauduleusement. Il ajoutera que le commerce de cette richesse halieutique pourrait rapporter à l'Algérie des bénéfices inestimables, du moment qu'un kilogramme de corail atteint 800 euros et que d'autres branches de corail atteignent les 15 000 euros tout en soulignant que l'Algérie est le pays le plus riche en corail dans tout le Bassin méditerranéen. Aussi, il est plus que nécessaire de mettre un frein à ce trafic d'autant plus qu'au fil des saisies il s'est avéré que les trafiquants font passer le corail en Tunisie avec une facilité déconcertante. Dans ce sens M. Bellout préconise de renforcer la surveillance de 1 280 km de côtes algériennes, avec la mise sur pied d'une police des mers au niveau de chaque port, avec un service vétérinaire et une surveillance stricte. Il dénoncera, par la même occasion le manque d'hygiène qui caractérise les marchés de poissons existants, tout en indiquant la nécessité de contrôler chaque marché au niveau des wilayas, daïras, et communes. Il ajoutera que des individus sont en train de massacrer l'environnement en mettant en danger l'écologie avec l'utilisation de la dynamite par certains pêcheurs en haute mer, citant ainsi, la côte de Tipasa qui est complètement ravagée par l'utilisation de cet explosif, ce qui a provoqué le massacre de milliers de poissons dans les eaux de cette ville. Il serait utile de noter que la pêche du corail a été suspendue en Algérie 1998. Néanmoins elle pourrait reprendre prochainement si son exploitation s'avérait économiquement rentable. En effet, le ministère a confié en 2005, notamment au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) français, une étude sur les conditions économiques d'exploitation du corail algérien. L'Algérie, qui possède la plus grande réserve de corail rouge de Méditerranée, fut le premier producteur avec 48% du volume pêché en 1991, selon les chiffres de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).