La joie du relogement n'a pas duré pour les habitants de cette cité. Ils manquent cruellement du minimum vital : un secteur sanitaire, une école pour les enfants, un transport régulier, un magasin… En ce mois de ramadan, ils doivent faire des kilomètres aussi bien pour aller prier que pour acheter leur pain. La galère au quotidien ! «Notre joie est inachevée. Même si nous avons bénéficié de logements, nous n'avons ni école pour nos enfants, ni unité de santé pour se soigner, ni pharmacie pour acheter des médicaments, ni transports, ni marché ni même un magasin d'alimentation générale», sont unanimes à proclamer les habitants de la cité des 412-Logements de Sidi Bennour. Située à 4,5 km du chef-lieu de la commune de Mahelma et d'autant de Benchaâbane (Boufarik), ce nouveau quartier de la nouvelle ville de Sidi Abdellah est en effet dépourvu de toute commodité. Une virée sur place, le premier jour du ramadan, a permis de voir le marasme dans lequel se débattent ces laissés-pour-compte, ces «exilés de l'APC d'Alger-Centre», comme se qualifient les membres du comité des locataires de Sidi Bennour. Certains sont là depuis un an, après trois années d'attente d'un logement dans le cadre du social. Les autres sont des sinistrés qui risquaient leur vie chaque jour dans des habitats vétustes. Enfin dans la dernière catégorie, on trouve ceux qui ont été amenés par la force publique car ayant refusé de sortir de leur appartement au centre d'Alger, en dépit du danger. Ces derniers avaient eu écho de l'absence d'école, de transports, d'unité de santé et de commerces. Les citoyens s'interrogent : «A quelle APC appartenons-nous ?» Ils accusent le P/APC d'Alger-Centre et l'ancien wali d'Alger. «A cause d'eux, le ramadan n'a pas de goût. Il n'y a pas de mosquée sur place. Nous accomplissons les taraouih à Benchaâbane.»