Quel serait l'impact du retour au week-end universel sur les salaires ? La question a été soulevée par Omar Bouazouni, chercheur au Centre de recherche en économie appliquée au développement (Cread) qui estime que l'augmentation des salaires des travailleurs ne doit en aucun cas être décrétée par une décision politique ou lors d'une réunion entre les syndicalistes, les opérateurs économiques et le gouvernement, mais que cela dépend naturellement de la productivité des entreprises. Il est tout à fait évident qu'avec le retour au week-end universel, les entreprises vont gagner en efficacité, productivité et performance, ce qui aura incontestablement un impact positif sur les salaires des employés. Pour Omar Ramdane, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), la revalorisation des salaires se fait sur la base du rendement des travailleurs et la performance de l'entreprise, ajoutant que la plupart des opérateurs économiques privés et publics font actuellement face à des pertes considérables puisqu'ils n'effectuent d'échanges avec leurs partenaires étrangers que durant trois jours par semaine, ce qui ne favorise nullement une «réelle» augmentation des salaires. D'autres intervenants ont estimé que le Snmg décrété lors de la récente tripartite à 12 000 DA aurait frisé le double de ce seuil «politique», si le week-end universel était de mise dans notre pays. L'accent a également été mis sur la nécessité d'amorcer un travail de sensibilisation pour «aménager» les mentalités des citoyens habitués au repos les jeudi et vendredi et écarter l'aspect religieux de cette affaire purement économique. Le passage au week-end universel pourrait se faire graduellement en commençant par un petit aménagement (vendredi et samedi) à l'image de certains pays comme le Liban, le Bahrein et les Emirats arabes unis et puis l'adoption du week-end universel, a souligné un membre du Conseil national économique et social (Cnes). «Une période de transition me semble inévitable, car il est difficile d'effacer l'héritage et l'accumulation de trente ans d'habitudes en une seule fois», a-t-il souligné.