Position n «Il faut réhabiliter le ministère de l'Industrie et créer des ministères de l'Economie et de la Planification», estime la SG du PT. Invité mardi par le Forum des chefs d'entreprises (FCE) afin de s'exprimer sur le volet économique du programme de son parti à la veille des élections législatives du 17 mai prochain, la secrétaire générale des parti des travailleurs a appelé à mettre en place des «corrections urgentes» pour remédier au «virus économique qui menace la stabilité de notre pays». La conjoncture actuelle est, selon elle, favorable à la réforme de l'économie nationale. «L'amélioration sensible de la santé financière du pays et le retour de la sécurité permettent de fonder une économie indépendante. Il est plus que jamais temps de nous libérer des décisions dictées par les pays étrangers et qui ont étouffé l'entreprise algérienne», a-t-elle souligné. Fidèle à ses positions, Louisa Hanoune n'a pas ménagé la politique de privatisation et les mesures incitatives vis-à-vis des investisseurs étrangers. «Le ministère des Participations et de la Promotion de l'investissement est un ministère de Désertification économique. C'est ce ministère qui a vendu des entreprises publiques au prix symbolique avant même de faire un bilan sur leur performance. Ce ministère et les Sociétés de gestion de participation (SGP) doivent disparaître si nous voulons rétablir l'économie nationale», a-t-elle suggéré. Concrètement, le Parti des travailleurs appelle à la réhabilitation du ministère de l'Industrie et la mise en place des ministères de l'Economie et de la Planification, à l'image de ce qui se fait dans la grande partie des pays du monde. L'invitée du FCE a également insisté sur la nécessité du gel de l'accord d'association avec l'Union européenne car, selon elle, cet accord a été négocié dans des conditions d'insécurité et d'isolement de notre pays sur la scène internationale, ce qui a contraint l'Algérie à faire des «concessions inconcevables et préjudiciables à l'économie nationale». La levée des taxes douanières ouvre les portes grandes aux produits européens qui inondent le marché national au détriment de la production nationale qui se trouve aujourd'hui impuissante face à la concurrence. «19 000 postes d'emploi ont disparu depuis l'entrée en vigueur de cet accord à la suite de la fermeture de plusieurs entreprises nationales publiques et privées. Les milliards de dollars que perd l'Algérie chaque année à cause de la levée des taxes douanières auraient pu servir à mettre en place une base industrielle des plus solides et créer des centaines de milliers d'emplois pour les jeunes contraints à vivre dans la précarité bien qu'ils appartiennent à un pays aussi riche que le nôtre», a-t-elle argumenté. La première priorité est, selon Mme Hanoune, d'aider à l'amélioration de la production nationale avec la subvention de l'Etat des matières premières et encourager l'agriculture et le tourisme. Enfin le chef de file du PT a estimé que l'APN «doit avoir de réelles prérogatives et qu'il faut mettre fin à la suprématie de l'Exécutif pour permettre aux représentants du peuple de lutter contre toutes les formes de la corruption et du bradage des richesses du pays». Le week-end universel n'est pas une priorité l Répondant à une question d'un membre du FCE relative à la position du Parti des travailleurs concernant le retour au week-end universel , Louisa Hanoune a indiqué que cette question n'est pas une priorité pour son parti car dans la conjoncture actuelle, le retour au week-end universel ne servira que les barons de l'import-export, ce qui va encore ,étrangler davantage la production nationale. «Le jour où nous aurons une base industrielle solide et une production compétitive, nous pouvons discuter cette question, d'autant plus que le week-end actuel ne gêne pas la venue des hommes d'affaires étrangers et les délégations diplomatiques. La priorité, pour nous, est que l'Etat doit aider et protéger la production nationale contre la contrefaçon et la concurrence inégale imposée aujourd'hui par les grandes firmes étrangères». Mme Hanoune a indiqué, par ailleurs, qu'elle est «contre la création de zones de libre-échange» entre l'Algérie et les autres pays arabes ou asiatiques.