Vision n Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a annoncé, jeudi, sa préférence pour un système politique différent de celui que défend son allié, le FLN. Le SG du RND, invité du forum du jeudi de la Chaîne II de la Radio nationale, a déclaré que l'objectif visé par la prochaine révision de la Constitution est d'arriver à plus de stabilité, soulignant qu'aucun parti n'a le droit d'initier un projet de révision constitutionnelle. «Seul le président de la République est habilité à proposer un projet et à le soumettre à référendum», a affirmé M. Ouyahia. Allant à l'encontre du FLN qui fait du système présidentiel son cheval de bataille, le patron du RND a annoncé sa préférence pour un système semi-présidentiel, tel que l'actuel. «Le parlementarisme a démontré ses limites que ce soit en France, en Italie ou en Espagne et nous ne sommes pas aux USA pour appliquer un régime présidentiel», a estimé l'ex-chef du gouvernement. Ce dernier a également précisé que la question qui sera posée lors du référendum est : «Etes-vous pour ou contre la révision de la Constitution ?», alors que M. Belkhadem a affirmé récemment que la question qui sera soumise aux Algériens est : «Etes-vous pour ou contre un régime présidentiel fort ?» Interrogé sur le phénomène ravageur de la corruption en référence au dernier rapport de Transparency International, une ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption, M. Ouyahia critiquant cette l'ONG créée, selon lui, par les Occidentaux pour camoufler leur corruption, a reconnu que ce fléau a pris de l'ampleur durant la décennie noire, puisque l'Etat était absent. «Il faut combattre la corruption par tous les moyens. D'ailleurs, l'Algérie a mis en place, ces dernières années, de nouveaux mécanismes permettant de demander des comptes aux responsables.» «La loi oblige tous les responsables à faire la déclaration de patrimoine qui demeure avant tout une responsabilité politique et morale», a-t-il ajouté. Dans un autre registre, l'ex-chef du gouvernement a expliqué que l'objectif recherché par la réconciliation nationale est de réconcilier l'Algérien avec lui-même. «La réconciliation ne se limite pas à la libération des détenus ou à l'indemnisation des victimes de la tragédie nationale», a affirmé M. Ouyahia, qui a mis en garde contre tout changement du sens de la réconciliation qui «mènera inéluctablement à des dérapages». L'invité de la radio a précisé que la réconciliation en Algérie est totalement différente de celle qu'ont connue l'Afrique du Sud et l'Argentine. «En Algérie, il n'y a pas eu d'apartheid ni de coup d'Etat putchiste», a déclaré solennellement M. Ouyahia. Enfin, le patron du RND n'a pas été tendre à l'égard des Occidentaux qui «ont abandonné l'Algérie durant la décennie noire», «alors qu'en dépit de l'apartheid, ces pays ont investi en Afrique du Sud», a-t-il rappelé. Aujourd'hui, a-t-il ajouté, ces pays «nous font la cour» parce que «nous avons 60 milliards de dollars». Une pointe pour Guidoum l Apparemment, la dernière sortie parlementaire de M. Guidoum n'a pas été du goût du SG du RND. En effet, ce dernier, qui a déclaré l'adhésion de son parti au plan de l'assainissement du sport, n'est pas d'accord sur la manière. «L'élégance voudrait que tous les acteurs se retrouvent autour d'une table pour discuter des problèmes, car le spectacle actuel entretenu ne sert ni le sport ni son assainissement», a déclaré M. Ouyahia. Les ONG internationales ciblées l Le SG du RND n'a pas été tendre à l'égard des ONG internationales. Après avoir attaqué Transparency International, ce fut au tour de RSF de subir ses foudres : «RSF a classé les pays voisins avant l'Algérie en matière de liberté de la presse. Croyez-vous à la justesse de ce classement ?» L'ex-chef du gouvernement a donné l'exemple d'un rapport accusant l'ancien président du Nigeria du détournement de quelques milliards de dollars, mais quand le nouveau gouvernement a demandé à récupérer l'argent en dépôt dans des banques suisses, il a essuyé un refus. Rumeurs sur son patrimoine l A une question sur sa déclaration de patrimoine publiée dans le Journal officiel, le secrétaire général du RND a déclaré que, selon la rumeur, il possèderait une société de transport, quatre minoteries (dont l'une à Akbou) et des actions de la compagnie aérienne Aigle Azur.