Invité de l'émission "En toute franchise" de la Chaîne III de la radio nationale, l'ex-chef de gouvernement et SG du RND, M. Ahmed Ouyahia, a considéré hier que le report du référendum sur la révision de la Constitution, n'est pas une donnée ou bien un événement, car seul le président de la République peut décider de ce rendez-vous. "Rien ne dit que le référendum sera tenu dans des délais proches", a t-il dit. Pour rappel, M. Ouyahia a souligné en marge de la rencontre de l'Alliance lors de son intervention au forum de l'ENTV, que la tenue du référendum pourrait se tenir au cours des trois prochains mois. Pour ce qui est des trois moutures du projet de révision de la loi fondamentale du pays, et annoncées par M. Abdelaziz Belkhadem comme étant transmises à la présidence de la République, Ouyahia a affirmé que si ces moutures existent réellement, ce sont celles de trois groupes de travail ou plutôt trois personnalités choisies par le chef de l'Etat mais pas celles du FLN. Le SG du RND a réaffirmé son désaccord d'aller vers un régime présidentiel, comme l'a proposé le FLN, en insistant sur le fait que la révision de la Constitution n'est pas un péché mais elle doit se faire dans le but de préserver la souveraineté de l'Etat. A propos de l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale et la reprise des actes terroristes, l'ex-chef de gouvernement a réaffirmé que malgré ces actes, la charte a donné un résultat positif entre le mois de mars et la fin août en appuyant les propos du ministre de l'Intérieur en ce qui concerne l'expiration du délai pour laisser les portes toujours ouvertes à ceux qui veulent se rendre. Dans le même cadre, il a souligné que la poursuite du traitement des dossiers des disparus, des familles des terroristes, et autres en recommandant la vigilance pour éviter de tomber dans le piège que le terrorisme veut tendre dans le but de déstabiliser l'Etat. "S'il reste trois terroristes c'est un cauchemar", a-t-il dit. Il a ajouté que l'Algérie est loin de la crise mais qu'un glissement toujours être un risque. A cet égard il a rappelé que l'Etat avait à combattre 21 000 terroristes en 2004 et qu'elle en a abattu 17 000 à ce jour. Pour ce qui est du retour des ex-dirigeants de FIS dissous sur la scène politique, M. Ouyahia a réaffirmé que la charte est claire à ce sujet et malgré que le FLN et le MSP ont reçu Rabah Kébir récemment qui leur a dévoilé son projet de création d'un parti politique, il a souligné que la loi interdit la création de partis islamistes. Maintenant que le flambeau de l'Alliance présidentielle est revenu au RND pour une durée de trois mois, nous constatons que le président de la République accorde plutôt la priorité aux audiences visant le travail des membres de gouvernement qu'à la révision de la Constitution qui risque d'être décalée jusqu'à l'année prochaine conformément aux échéances fixées par la loi relative à la convocation du corps électoral qui nécessite 45 jours pour organiser le référendum. Une révision que le parti d'Ahmed Ouyahia avait rejetée auparavant et puis acceptée de fait suite à la volonté du chef de l'Etat. D'ailleurs, le secrétaire général du FLN a déclaré que "durant ces trois prochains mois qui verront la présidence de l'Alliance assurée par le RND, d'importants rendez-vous politiques auront lieu ". Ouyahia a réaffirmé en cette circonstance son engagement à consolider l'expérience inédite dans l'histoire politique du pays, au sens où elle constitue une instance de coordination et de conjugaison des efforts pour l'application du programme du président de la République et la défense des principes contenus dans la plate-forme de travail établie en 2004. L'ex-chef de gouvernement a déclaré que son parti se prépare pour les prochaines élections. Et il participera avec ses deux alliés à la campagne pour le révision de la Constitution quand le président de la République décidera du rendez-vous. Il serait utile de rappeler dans ce contexte que trois mois après avoir assuré la présidence tournante de l'Alliance présidentielle (août - septembre - octobre), le MSP de Bouguerra Soltani a transmis samedi en fin d'après-midi le relais de la présidence au secrétaire général du RND. La rencontre qui a eu lieu au siège de ce dernier a été marquée par l'intervention des responsables des trois formations politiques. Ainsi, respectivement, Bouguerra Soltani, Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia ont mis en évidence "l'importance que joue cette alliance au sein du champ politique national". Pour sa part, le patron du RND a parlé de "l'importance de cette démarche politique". Ainsi, Abdelaziz Belkhadem cite notamment les élections portant renouvellement des sièges au sénat mais également la "probable " tenue du référendum.