La richesse et la beauté de l'art rupestre de Tefedest, dans le Hoggar, ont été mises en valeur par des chercheurs du Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique (Cnrpah). «Notre équipe pluridisciplinaire a utilisé de nouvelles méthodes d'approche en infographie numérique qui permettent d'avoir accès à des états de fraîcheur de peinture antérieurs à l'étape actuelle», a indiqué Slimane Hachi, chercheur et directeur du Cnrpah. «Grâce à l'infographie numérique, on peut dépoussiérer le dessin», a affirmé ce responsable, mettant en exergue la fiabilité de ce procédé numérique qui permet de procéder au nettoyage virtuel de l'œuvre, c'est-à-dire «sans y toucher», a-t-il précisé. Commentant les photographies des dessins représentant des bovidés, des hommes, des femmes et des scènes de course, repris et traités, M. Hachi a précisé que cette méthode permet de mettre en exergue la forme ainsi que les couleurs des sujets et des motifs. «Les artistes maîtrisaient parfaitement les traits», a relevé le chercheur, ajoutant que «cet art, réalisé autour du 30e millénaire, n'est pas un art à destination documentaire». «Cet art relate des récits, des mythes dont la lecture nous échappera en partie pendant longtemps», a-t-il dit confiant que ces artistes faisaient des esquisses avant de «passer à l'œuvre définitive». «Il y a des éléments structurants dans ces peintures. Il y a une lecture à trouver dans ces œuvres réalisées dans des grottes et ayant subi les aléas du temps et du climat», a ajouté M. Hachi, rappelant par ailleurs l'importance de la méthode d'approche en infographie numérique, «une méthode permettant d'inventorier tout l'art rupestre du pays».