Pêche n Le mois de ramadan a été abondant en sardine ; son prix est devenu dérisoire, au point que d'énormes surplus ont été jetés à la mer. Une pratique pourtant interdite par la loi. Plusieurs quintaux de sardines et autres variétés de poissons bleus ont été jetés à la mer, cette semaine, au large du port de Mostaganem, en raison de la surabondance de la pêche et de la régression des prix sur les marchés. Cette production halieutique a été larguée hors zone portuaire par les patrons pêcheurs et certains propriétaires de chalutiers. Cette pratique évite que le prix du casier de sardine ne s'effondre lors de la vente à la criée qui se tient quotidiennement à la poissonnerie du port. Les patrons et les armateurs en général ont préféré recourir à cette pratique de rejet en mer, strictement interdite par la loi, échaudés qu'ils ont été, la veille, par le prix du kilo de sardines cédé à travers les marchés couverts de Mostaganem pour 10 DA, jamais plus de 20 DA. Une offre ayant contraint les revendeurs à abandonner parfois sur place leurs sardines qu'ils arrivaient difficilement à écouler par une journée particulièrement caniculaire. La réaction, le lendemain, ne s'est pas faite attendre. Les pêcheurs ont préféré se débarrasser d'une partie de leur pêche plutôt que de voir la vente à des prix rémunérateurs et avantageux compromise jusqu'à leur engendrer de sérieux manques à gagner, ont précisé les habitués du commerce de poisson. La régression de la consommation du poisson bleu pendant le ramadan est beaucoup plus remarquée dans les wilayas voisines des Hauts- Plateaux, telles Relizane, Mascara, Tiaret et Saïda. Les mareyeurs de ces régions limitrophes porteurs de demandes d'achats sont quasiment absents à la poissonnerie du port, eux qui, de coutume, soumettaient le casier de sardine à une terrible surenchère. Pendant le ramadan, les plus connus parmi eux, ralliant Mostaganem à partir de Tiaret, Saïda et Mascara particulièrement, ne le font plus qu'une fois par semaine, deux tout au plus en période de jeûne. Interrogés sur les conséquences de ce gaspillage de ressources halieutiques et les risques encourus par ceux qui l'entretiennent, les responsables de la concurrence soutiennent que leur mission est de contrôler la conformité de la taille marchande du poisson à son débarquement à quai ou au niveau des pêcheries au moment de sa vente. En mer, d'autres institutions sont chargées d'intervenir en cas de flagrant délit de rejet à l'eau du poisson.