Le professeur Mohamed Tayeb Aoudia est consultant international auprès du ministère de l?Aménagement du territoire et de l?Environnement sur le réseau de surveillance de la qualité de l?air, Samasafia. Infosoir : Existe-t-il une spécificité algérienne en matière de pollution ? Le Pr Mohamed Tayeb Aoudia : Il n?y a pas de spécificité à proprement parler, la pollution touche les grandes villes du monde, elle est due en grande partie au trafic automobile et à l?activité industrielle. Cependant une autre source de pollution vient s?ajouter pour le cas de l?Algérie, il s?agit de la poussière charriée par le vent du désert. Quels sont les lieux les plus affectés ? Essentiellement deux endroits. Les grandes villes et les zones industrielles. On dit que la pollution des villes algériennes provient du fait que les zones industrielles ont été érigées à proximité des centres urbains?. Il y a eu des erreurs de localisation pour l?érection de ces zones comme celle qui a permis la construction du complexe d?engrais sur un site proche de la ville de Annaba. Maintenant que le mal est fait, ira-t-on jusqu?à préconiser la suppression des centres industriels ou existe-t-il des moyens de protection, à même de préserver l?environnement ? Ce n?est pas un mal fait volontairement. Il faut remonter aux années 1960, où les questions de l?environnement ne se posaient pas encore avec une telle acuité. Evidemment, il existe des systèmes anti-pollution et notre rôle est de sensibiliser l?industriel. Quelles sont les villes algériennes les plus touchées par la dégradation de la qualité de l?air ? Annaba, Alger et Oran. Cela dit, elles sont loin d?atteindre les seuils de pollution maximale enregistrés à Mexico ou au Caire. Quelle sera la mission de Samasafia ? Mesurer cette pollution, collecter les données sur l?environnement avant d?agir. Alerter l?opinion quand c?est nécessaire.