Interrogé sur l'opinion de certains experts qui ont qualifié de «suicidaire», pour certaines entreprises, la récente augmentation des salaires, le secrétaire général chargé de l'organique à L'Ugta l'a confirmé, n'excluant pas, par ailleurs, le risque de compressions des effectifs. Cependant, pour lui, le «génie de nos managers» est à même de sauver ces entreprises. «Oui ! Il faut reconnaître que nous étions sous pression pour discuter de l'augmentation des salaires», a répondu Salah Djenouhat à la question de savoir s'il est suicidaire, comme le pensent des experts, d'avoir consenti les augmentations de salaires et si certaines entreprises ne pourront pas en supporter la charge et seront fermées au bout d'une année. Le secrétaire général chargé de l'organique à l'Ugta, qui s'exprimait ce matin sur les ondes de la Chaîne III, a cependant essayé d'atténuer l'ampleur du risque évoqué : «Je ne pense pas que cette augmentation des salaires mette en danger réellement les entreprises si elles ont une volonté d'avancer dans leurs choix et dans leurs convictions.» L'homme fort de l'organisation de Sidi Saïd est revenu sur les raisons qui ont poussé l'Ugta à négocier, à la hâte, la question de l'augmentation des salaires. «Les travailleurs vivaient une situation dramatique. Je pense qu'il faut rechercher l'efficacité économique et c'est là que nous sollicitons le génie de nos managers pour sortir de cette situation...», a-t-il dit. M. Djenouhat n'a pas non plus écarté le risque de la compression des effectifs au cas où l'entreprise connaîtrait des difficultés comme c'était le cas dans les années 90. «Lorsqu'une entreprise se trouve en difficulté, elle est tenue soit de trouver des solutions pour redémarrer ses activités, soit de subir la compression des effectifs. Il faut reconnaître qu'aujourd'hui, rien n'a changé depuis les années 1990. L'entreprise n'a que deux solutions : la dissolution ou la vente.» M. Djenouhat a tout de même reconnu que plus de 20 000 salaires restent toujours impayés. Ce paradoxe entre l'augmentation des salaires et les salaires impayés, il l'a expliqué par un dysfonctionnement au niveau des décisions et de la gestion de ce problème. Il a cependant souligné que «13 000 salaires ont été payés». Concernant les conventions de branches qui seront signées dans deux ou trois jours avec le gouvernement, M. Djenouhat a expliqué que certaines entreprises, comme la Snvi, seront traitées au cas par cas. «La Snvi a un marché national et international, elle entre donc dans le cadre de la protection de la production nationale. Mais pour les autres entreprises signataires de ces conventions, elles sont tenues de les respecter, y compris dans le secteur privé», a-t-il expliqué.