Le secrétariat national de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) se réunira demain. L'abrogation de l'article 87 bis est totalement écartée. La proposition de la Centrale syndicale est formellement rejetée par le gouvernement. Après plusieurs mois de dialogue, aucune évolution donc, n'a pu être réalisée autour de cette question, sujette à moult controverses. «Le gouvernement est resté sur sa position» nous a précisé, hier, le secrétaire national chargé des conflits sociaux, M.Malki, qui ajoute que les trois partenaires, gouvernement, Ugta et patronat sont en quête d'un consensus». Mais tout porte à croire, à la lumière de la sortie de ce responsable syndical, que l'organisation de Sidi Saïd sera mise, encore une fois, devant le fait accompli. L'Ugta semble déjà prendre du recul par rapport à ses positions dans l'intention peut-être de préparer les milliers de salariés dont la révision des salaires est suspendue à la réunion de la tripartite. De ce fait, selon Malki «une enquête menée par les unions de wilaya à travers le territoire national, a remis sur le tapis la situation financière très délicate des entreprises, lesquelles risqueraient pour la majorité de mettre la clé sous le paillasson si l' abrogation du 87 bis est mise en oeuvre» atteste Malki, qui rejoint, à travers cette mise au point, l'avis du gouvernement qui n' est pas allé par quatre chemins pour rejeter la révision du Snmg. Selon les chiffres de l'Exécutif, l'impact de cette révision est estimé à 540 milliards de dinars. Sachant que la situation de la plupart des entreprises est déficitaire, l'Exécutif révèle que cette révision va conduire à la fermeture totale des entreprises. La question est de savoir aujourd'hui quelle sera la forme du «consensus» qui s'attelleront à concrétiser les trois partenaires? «Nous serons plus éclairés durant la réunion de la tripartie», précise Malki, lequel met en relief «la volonté du dialogue, affichée par les trois partenaires». Justement et dans le cadre de la préparation de la tripartie, le secrétariat national de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) se réunira demain, avec à l'ordre du jour un seul point ayant trait à la préparation de cette rencontre qui devrait se tenir d'ici la fin de l'année en cours. C'est ce que nous avons appris de la part de M.Malki. La direction de l'Ugta aura à se pencher sur le travail des deux groupes de travail chargés de l'article 87 bis. Rappelons que la tripartie a mis en place deux commissions, la première sera chargée du secteur économique, quant à la deuxième, elle concerne la fonction publique, et c'est justement au niveau de cette dernière que les discussions semblent très serrées. «Nous nous attellerons à coordonner nos efforts pour présenter une seule proposition au gouvernement durant la tripartite», souligne notre source. Interrogé sur la signature du pacte social, M.Malki s'est montré évasif. «Les discussions avancent et je pense qu'il sera signé au plus tard au début de l'année». Notons que l'Ugta avait conditionné auparavant la signature du pacte à l'augmentation des salaires. Sur cette dernière question, le secrétaire général de l'Ugta a dans une déclaration faite hier à la presse, qualifié de «victoire pour le mouvement syndical», la lettre qui leur a été adressée par le directeur général du Fonds monétaire national. «Personnellement, j'ai présenté une copie au Bureau international du travail (BIT) dont les membres ont perçu cette lettre comme un exemple à suivre.» Plus concrètement, Sidi Saïd estime que «le FMI reconnaît dans sa lettre qu'il n'existe aucun inconvénient à l'augmentation des salaires en Algérie». Dans un autre volet, approché sur la grogne qui règne au sein de l'Ugta, à l'approche de son congrès, avec notamment la montée au créneau de la coordination des syndicats autonomes, laquelle a appelé à une grève générale le 5 décembre, M.Djenouhat, le secrétaire national chargé de l'organique, discrédité par ses anciens collègues, s'est montré très serein. «Je prendrai la décision qu'il faut au moment opportun», qualifiant cette grogne de «tempête dans un verre d'eau». Notons que la coordination des entreprises portuaires, constituée des syndicats des douanes, transport maritime, dockers, Cnan, Nashco et élargie récemment à d'autres syndicats d'entreprises des secteurs des finances et de la santé, a programmé un rassemblement devant la Centrale syndicale pour exiger le départ du chargé de l'organique de l'Ugta dont la politique est qualifiée «de catastrophique et d'impérialiste». «C'est la politique de ce responsable qui a mené l'Ugta à ce qu'elle est aujourd'hui. Une organisation affaiblie et discréditée», estime les protagonistes de ce mouvement. L'arrêt de travail touchera les secteurs des finances, des ports, du transport maritime et des douanes.