Conséquences n Les élèves n'ayant pas réussi à obtenir les manuels de certaines matières ont subi, en plus de ce manque, des sanctions, selon certains parents. Outrés et mécontents, les parents d'élèves rencontrés à l'entrée du CEM Ourida-Medad, à Alger-Centre, s'insurgent. «On ne peut pas tolérer que des élèves issus de familles aisées puissent suivre normalement leurs cours et que les autres, faute de moyens, soient sanctionnés», déplore Mme Zohra M., mère d'une élève de 8e AF. Pour étayer ses dires, elle avance l'exemple de l'enseignante de français qui n'hésite pas à punir ses élèves «en les sommant de rester debout devant la porte de la classe tout au long du cours, parce qu'ils n'ont pas pu acquérir le livre d'exercices relatif à cette matière». Elle ajoute que «ce livre est pratiquement introuvable. Pour éviter à ma fille ce genre de sanction, j'ai du faire toutes les librairies pour enfin le trouver chez un marchand ambulant, en très mauvais état.» Et de poursuivre : «L'établissement avait, dès la rentrée scolaire, mis à la disposition des élèves un certain nombre de livres scolaires qui s'est avéré bien en deçà de la demande. De toute évidence, les collégiens issus de familles aisées étaient les premiers à se bousculer pour se procurer les livres scolaires nécessaires à leur cursus. Les autres, cependant, étaient contraints d'attendre la fin du mois avec l'espoir que leurs parents puissent rassembler la somme nécessaire à l'achat de ces ouvrages qui, malheureusement, n'étaient plus disponibles.» Autre fait marquant de cette rentrée scolaire : les élèves jadis inscrits dans des écoles privées sont tenus de présenter, au cas où ils désirent se réinscrire dans un établissement public, une décision du ministère de l'Education. Celle-ci semble, pourtant, mettre beaucoup de temps à arriver jusqu'aux concernés, comme le confirme Mme Dalila T., rencontrée au ministère où elle est venue réclamer de nouveau le récépissé d'autorisation : «Avec la nouvelle réglementation sommant les écoles privées d'enseigner avec les mêmes programmes dispensés dans les établissements publics, j'ai jugé qu'il n'était plus utile de laisser mon fils poursuivre son cursus scolaire chez le privé, d'autant plus que cela est très coûteux. Le transfert nécessite, cependant, une autorisation du ministère que je n'arrive toujours pas à obtenir un mois après la rentrée scolaire. Ce retard ne peut qu'accroître ses difficultés à suivre ce nouveau programme.»