Ahmed Bey est le fils de Mohamed Chérif qui a occupé le poste de lieutenant (khalife) du bey Hassen, et le petit-fils d'Ahmed el-Kolli, qui gouverna le beylik (province) de l'Est durant 16 ans. Sa mère, El-Hadja Chérifa, algérienne de souche, est issue de la famille de Ben Ghana, l'un des plus importants chefs religieux arabes du Sahara, matériellement et moralement. Pour cela, Ahmed Bey est classé parmi les kouroughlis (enfants nés des unions mixtes) Il naquit vers 1789 à Constantine et fut désigné du nom de sa mère, à savoir El Hadj Ahmed fils d'El Hadja Chérifa. Il grandit orphelin, son père étant mort prématurément, étranglé. Sa mère fut ainsi contrainte, dans des conditions difficiles, de s'enfuir avec lui de Constantine vers le Sahara, loin des complots, de craintes qu'il ne subisse le même sort que son père. Auprès de ses oncles maternels dans les Zibans, Ahmed Bey bénéficia de toute la protection nécessaire et reçut une éducation parfaite. Durant son enfance, il apprit le Coran et les règles de la grammaire arabe, ce qui lui conféra une certaine éloquence et consolida sa formation. En outre, il acquit les qualités de générosité et hospitalité, vertus distinctives des gens du Sahara. Il apprit à monter à cheval et s'entraîna aux arts de combat, devenant ainsi un cavalier émérite et un modèle pour ses congénères. Son amour grandissant pour la sainte religion transparaît dans certains des écrits et poèmes qui lui furent attribués, notamment après qu'il ait accompli, à l'âge de douze ans, le pèlerinage à La Mecque. Dès lors, il se vit attribuer le titre de Hadj Ahmed. Son séjour en Egypte lui permit d'acquérir les connaissances et l'expérience qui modelèrent la plupart de ses positions. (à suivre...)