Résumé de la 6e partie n Un jeune Oranais a été capturé par des pirates espagnols et vendu comme esclave. Il désespère de retourner chez lui. A moins d'un miracle... Alors que le jeune homme souffre en Andalousie, sa mère, à Oran, dépérit de jour en jour. «A moins d'un miracle, soupire-t-elle, je ne reverrai plus mon fils.» Un miracle : on lui parle justement de quelqu'un qui en fait, au nom de Dieu. «Sidi El-Houari est un homme pieux et plus d'une fois, il a fait sortir des musulmans de mauvaises passes. Va le voir, peut-être qu'il fera quelque chose pour toi !» Sans hésiter, la pauvre femme va trouver Sidi El-Houari et lui raconte son histoire. «Je crains de mourir sans revoir mon fils bien-aimé ! Et s'il ne revient pas, il est certain que je ne tarderai pas à mourir !» Sidi el-Houari réfléchit un moment, puis il montre une chienne assise dans un coin de la pièce. «Tu as vu cet chienne ? dit-il. — Oui, dit la mère. — Eh bien, elle vient de mettre bas et je n'ai rien à lui donner. Retourne chez toi, fais bouillir de la viande dans un chaudron et apporte-la lui. Peut-être que Dieu, que je vais invoquer, lui inspirera de faire quelque chose pour ton fils !» La dame retourne chez elle, fait cuire de la viande et la rapporte. Sidi El-Houari la donne à la chienne qui la mange : aussitôt ses mamelles se gonflent de lait et elle allaite ses petits, puis elle se dresse et quitte la maison. «Va, dit le saint à la mère, retourne chez toi et aies confiance en Dieu : dans quelques jours, ton fils sera auprès de toi !» Elle fait ce qu'il lui dit. Quelques jours après, elle entend frapper à la porte. Elle va ouvrir et elle manque de s'évanouir en voyant son fils. «Comment as-tu fait pour revenir ?», lui demande-t-elle plus tard «C'est grâce à une chienne», dit-il. Et il lui raconte son histoire. «Ma maîtresse m'a envoyé au marché acheter de la viande et je m'y suis rendu. Je revenais avec mon paquet quand une chienne, que je n'avais jamais vue a surgi et s'est emparée de mon paquet. Craignant d'être puni pour ce fait, je me suis mis aussitôt à courir derrière la bête. Elle m'a entraîné hors de la ville, jusqu'au bord de la mer. Il y avait sur le rivage quelques barques et personne ne les gardait. La chienne a aussitôt sauté dans une des barques et s'y est installée. Elle a posé le paquet et me regardait, de l'air de me dire : ''Qu'attends-tu pour monter ?'' J'ai compris alors que c'est Dieu qui m'envoyait cette bête. J'ai regardé autour de moi, comme il n'y avait personne, j'ai poussé la barque dans l'eau et je suis monté dedans. J'ai trouvé une paire de rames et je me suis mis à souquer. J'ai eu peur que quelque barque ou même qu'un bateau m'aperçoive et me ramène, mais tout s'est bien passé. C'est ainsi que je suis revenu à Oran ! — C'est un miracle», dit la mère. Elle lui raconte, à son tour, l'intervention de Sidi El-Houari. (à suivre...)