Quelque temps après, le jeune homme, que des pirates espagnols ont capturé, est vendu au marché aux esclaves. C'est une riche Espagnole qui l'achète. Bien qu'elle ne soit pas trop dure avec lui, le jeune homme est malheureux. Il pense à sa mère, restée seule à Oran ; elle n'a personne pour la protéger. Dès qu'il finit le travail que sa maîtresse le charge de faire, il va dans un coin et se met à pleurer. Un jour, sa maîtresse le surprend dans cette attitude. «Pourquoi pleures-tu ? lui demande-t-elle. — C'est parce que je suis malheureux loin de mon pays...» Elle compatit à son malheur et lui demande s'il a laissé des parents. «Ma mère, dit-il, elle est veuve et elle n'a que moi au monde !» Le jeune homme regarde sa maîtresse dans l'espoir qu'elle le libère et l'autorise à retourner chez lui, mais la femme ne pousse pas la compassion jusque-là. «Hélas, dit-elle, c'est le sort des captifs... Si je ne t'avais pas acheté, un autre l'aurait fait et te maltraiterait peut-être. Alors ne te plains pas trop de ton sort ! Tu finiras par t'habituer ! Il ne s'habitue pas. Il pense chaque jour à sa mère. Il pense fuir, mais il ne dispose pas de moyens pour le faire : et il sait que les esclaves en fuite que l'on reprend sont durement châtiés... Seul un miracle pouvait le sauver !