Les Etats-Unis et le Canada se lancent dans le projet Neptune qui, grâce à un réseau sous-marin de fibres optiques, sera le plus vaste programme de recherche au monde visant à étudier les phénomènes sismiques. «Il s'agit du plus grand projet du genre dans le monde», a indiqué, hier lundi, Mme McDonald, directrice des communications du ministère des Etudes supérieures de la province canadienne de Colombie-Britannique. «Il s'agit d'un réseau de 3 000 kilomètres de fibres optiques avec des censeurs et des caméras, qui sera déployé depuis la côte de la Colombie-Britannique jusqu'à celle de l'Etat de l'Orégon», a-t-elle affirmé. Le coût total de Neptune s'élève à 198 millions de dollars, financé à 30% par le Canada et à 70% par les Etats-Unis, financement que le Congrès américain doit encore approuver. Ce dispositif viendra en fait ceinturer complètement la plaque tectonique Juan de Fuca, l'une des plus grosses au monde, afin de mieux l'étudier. Des instruments de mesures reliés à la fibre optique permettront de transmettre des données à 30 laboratoires sous-marins automatisés, informations qui seront ensuite analysées depuis la terre ferme grâce à internet. Les scientifiques espèrent ainsi être en mesure de prévoir les secousses sismiques une minute avant qu'elles ne se produisent. «Les dommages les plus importants lors des tremblements de terre se produisent en raison du feu», a expliqué Mme McDonald. «Un délai d'une minute permettrait aux distributeurs de gaz et d'électricité de réduire les risques d'incendies.» A plus long terme, le projet permettra aussi de mieux comprendre les phénomènes sismiques, mais aussi de recueillir des données sur les sols marins, les migrations des bans de poissons et le réchauffement climatique.