Histoire n Le dernier bey de Constantine «fut un résistant et un homme de culture, imprégné des valeurs nationales», ont souligné les participants au colloque sur la résistance des Aurès, à l'époque de Hadj Ahmed Bey, de Biskra. Selon le Dr Mohamed Larbi Zoubeiri, dont la communication avait pour titre «La résistance à l'époque d'Ahmed Bey et la continuité de l'Etat algérien», ce personnage historique, témoin de la période ottomane et de la conquête coloniale, a tenté, par tous les moyens, de pérenniser l'Etat algérien en organisant la résistance contre l'occupation dans l'est du pays. M. Zoubeiri a souligné qu'Ahmed Bey a été un résistant remarquable et un homme d'Etat parmi les plus distingués à l'échelle du beylik de Constantine, en dépit d'opinions divergentes historiens étrangers. Par ailleurs, l'historien syrien Ali Akla avait, pour sa part, mis l'accent sur l'homme de culture et l'homme d'Etat, soulignant que «les correspondances du dernier bey de Constantine écrites de sa propre main, dénotaient d'une haute culture politique et de grandes capacités de négociateur». Lorsque le maréchal de Rovigo, s'adressant à Ahmed Bey, affirma : «Nous préférons la paix à la guerre», le bey eut cette réponse : «Nous également, nous préférons l'accalmie aux hostilités, à condition que notre religion et notre honneur ne soient pas bafoués», ont indiqué les participants au cours des débats. Les intervenants ont relevé également que Hadj Ahmed Bey considérait que sa fonction de bey devait être conduite dans un esprit de consultation, en association avec les gens de savoir et les sages qui doivent participer aux décisions concernant l'adoption de lois et la gestion des affaires de la communauté. Le Dr Abdeldjalil Temimi de Tunisie a intitulé sa communication «Hadj Ahmed Bey, homme d'Etat et résistant de l'Algérie moderne». Ce spécialiste de l'histoire a noté que les documents historiques relatifs à Hadj Ahmed Bey, dispersés entre l'Algérie, la Tunisie et la Turquie, méritent d'être connus par les historiens afin d'approfondir les connaissances sur ce héros. Georges Rassi, un chercheur venu du Liban, a intitulé sa communication «Ahmed Bey le résistant algérien ignoré des médias». Il a souligné dans ce contexte que les historiens se doivent de mieux faire connaître l'image d'un tel personnage historique qui a combattu pour les droits de l'homme, tout en observant le principe de la consultation et en valorisant l'option de la réconciliation, face au colonisateur. Les intervenants à ce colloque historique ont recommandé davantage d'intérêt pour cette personnalité marquante, qui a combattu la pénétration coloniale au XIXe siècle et occupe une place de choix dans l'histoire contemporaine de l'Algérie. A noter que le colloque sur «La résistance des Aurès au temps de Hadj Ahmed Bey» se tient à Biskra depuis vendredi dernier. Inauguré par Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, en présence de nombreuses personnalités, ce colloque historique regroupe d'éminents historiens algériens et étrangers.