Histoire n Hadj Ahmed Bey, dernier souverain de Constantine, se révèle une figure symbolique de la résistance algérienne. La ville de Biskra abrite, depuis jeudi dernier et ce jusqu'au 30 de ce mois, un colloque sur la résistance des Aurès à l'occupation française au temps de Hadj Ahmed Bey, souverain de Constantine. Ce colloque auquel prendront part historiens et universitaires, aussi bien algériens qu'étrangers, à savoir syriens, tunisiens et libanais, est organisé par l'Office national de la culture et de l'information en partenariat avec l'association Farghous, et se tiendra au fort Akbache dont la construction remonte à plus de cinq siècles. Au menu de ce colloque, des conférenciers sur des thèmes s'articulant autour de l'œuvre de Hadj Ahmed Bey connu «pour sa piété, son sens de la justice et son attachement au peuple», à savoir l'abrogation des impôts, la lutte contre les faussaires de monnaie, l'application de la charia dans les transactions commerciales. En effet, grâce à sa ferme détermination et à son intelligence politique, il a su résoudre d'innombrables problèmes internes et affirmer et affermir son autorité. Les intervenants décriront, par ailleurs, l'amour du bey pour l'art, le savoir et la science dans ses différentes disciplines. Ils évoqueront, outre l'homme d'Etat et le politique, le stratège militaire qu'était également Hadj Ahmed Bey. Ils exposeront ainsi son combat pour la liberté du peuple algérien contre l'armée coloniale. Ahmed Bey, dernier bey de Constantine, est l'une des grandes figures de la résistance farouche au colonialisme. Il livre et remporte sa première bataille à Constantine, en 1836, contre les troupes commandées par le maréchal Clauzel, mais un an après, en 1837, et devant la supériorité en hommes et en matériel de l'armée française, les défenses de la ville commencent à fléchir, lors de la seconde expédition menée par le général Damremont et remplacé, parce qu'il était tué, par Valée. La ville finit, après d'âpres et longs combats, par tomber entre les mains de l'ennemi, mais Hadj Ahmed Bey ne voulait pas abandonner pour autant la lutte, et, ayant réussi à sortir de la ville avec quelques cavaliers, il n'avait pas tardé à se rallier des tribus de la région et s'était dirigé vers les Aurès en passant par Biskra. Résolu à mener la lutte armée contre l'envahisseur jusqu'au bout, Hadj Ahmed Bey réussit à inciter et à convaincre les populations de la région à organiser la résistance pour paralyser les mouvements expansionnistes de l'envahisseur. Il se trouve que de plus en plus isolé et affaibli, Hadj Ahmed Bey, en dépit de son acharnement et de sa volonté de poursuivre le combat, se trouve contraint de se rendre en juin 1848. Placé en résidence surveillée à Alger, le dernier souverain de Constantine, symbole de la résistance, s'éteint en 1850.