C'est à l'occasion de la commémoration du 1er Novembre, et sous l'égide de ONCI, que s'est tenue hier, dans la salle des conférences du complexe de la mosquée de Sidi Okba, la seconde édition du colloque « La résistance des Aurès du temps de Hadj Ahmed Bey », organisée en collaboration avec l'association Ferghous. Le colloque a débuté par une visite sur terrain à la Kalaât kbach -un nid d'aigle lové dans un promontoire du pittoresque Djebel Ahmar Khaddou- à une centaine de kilométres de Biskra. « A ce séminaire, deuxième du genre, tient à préciser Dr Larbi Zoubiri, à El Watan, nous avons invité une pléiade de professeurs universitaires, d'historiens nationaux et étrangers, qui aborderont, chacun selon sa spécialité, en plus des aspects importants liés aux évènements ayant eu lieu à cette époque, les multiples facettes de la personnalité, haute en couleur, de ce grand résistant que fut le dernier des beys de Constantine ». En plus des autorités locales, des historiens et de nombreux invités, éminentes personnalités, dont plusieurs ministres, ont crapahuté, comme le commun des mortels, sous une pluie battante le long des pistes abruptes et des sentiers de chèvres qui serpentent le maquis aurésien pour aboutir enfin au lieudit Kalaât kbach , vestiges du dernier refuge, et dernière étape de la longue résistance de Hadj Ahmed Bey, le digne fils de Rokia El Biskrya, dite Oum Ennoun, à ne pas confondre avec « le traître Ahmed Bey de Tunis ou avec Salah Bey de Constantine », précisera M. Mouaâda, universitaire tunisien qui, dans une intervention remarquable, a souligné le rôle peu glorieux des beys de Tunis pendant la guerre de colonisation de l'Est algérien, territoire qu'ils convoitaient, semble-t-il, depuis longtemps. De son côté, Sadek Sellam, historien venu de Paris et auteur de « La France et ses musulmans », précisera à El Watan que Hadj Ahmed Bey fut un homme d'état, doublé d'un chevalier sans peur et sans reproche qui, après avoir défendu vaillamment Constantine, eut l'insigne mérite de perpétuer la résistance des tribus de l'Est algérien malgré la perte de son Beylik et sans l'aide de la Porte Sublime (Empire ottoman), ni de quiconque parmi les souverains des pays voisins. « Sa résistance durera, malgré tout, une année de plus que celle de l'Emir Abdelkader ». Enfin, pour ceux parmi les historiens ou autres chercheurs, qui auraient besoin de références pour entamer une étude sur Hadj Ahmed Bey, T.O. Aroussi de Paris, leur propose des pistes de recherche avec la bibliographie qu'il vient d'établir, intitulée : « Ahmed Bey de Constantine aux Aurès ».