Après la prise de Tizi Ouzou, les Français agrandissent et aménagent le bordj turc, en créant des casernes et des entrepôts pour les forces d'occupation. Quelques civils européens s'installent dans des baraquements, vivant de commerce avec l'armée. Par la suite, la population européenne augmentant, les autorités militaires décident d'installer des colons dans la région et procèdent à l'expropriation des paysans algériens, dont les terres sont rachetées à des prix dérisoires. Des maisons sont construites, en bordure de route passant par le col : ce sera la grande rue du futur village colonial. La ville de Tizi Ouzou est officiellement créée par décret impérial le 27 octobre 1858. Cette ville a côtoyé longtemps le «village musulman» avant que les deux ne se fondent en un seul. Tizi Ouzou est souvent appelée la ville des Genêts, traduction de son nom kabyle, tizi uzzu on dit aussi tizi uzezu (le col des genêts). Le genêt, cet arbrisseau épineux à fleurs jaunes, était autrefois très abondant dans la région ; aujourd'hui il est devenu rare, les terrains ayant été défrichés pour la construction. Signalons qu'au sud-est de la ville, un lieudit porte le nom d'El-Guendoul, guendul étant la dénomination en arabe dialectal du genêt.