Modeste à l'origine et conçu seulement comme un poste d'observation, le bordj Tizi Ouzou est fortifié par Ali Khodja — installé dans la vallée du Sebaou par les Turcs en 1720 — qui fera construire le bordj de Boghni et surtout le bordj Sebaou, non loin de Tadmaït, qui sera la place forte des Turcs en Kabylie. Le successeur de Ali Khodja, le bey Mohamed Ben Ali, dit al-Debbah (l'Egorgeur), agrandit le fort de Tizi Ouzou, ce qui va permettre d'augmenter le nombre de soldats constituant la garnison. En 1840, le Français Carette décrivait ainsi le fort : «Les Turcs avaient construit, jadis, à Tizi Ouzou, une forteresse entourée de murs de cinq à six mètres de haut, dans laquelle ils entretenaient cinquante hommes ; elle était, en outre, munie de plusieurs bouches à feu, pourvue d'embrasures aux angles et sur les faces. Elle pouvait contenir seize pièces, mais n'en conserve que dix. Ces pièces avaient été amenées de Dellys sur des traîneaux à roulettes. Le bordj, qui était solidement construit, renfermait un four, un puits et un moulin. Il y avait, près de la porte, une source ombragée de trois trembles.» Des populations civiles s'étaient installées à proximité du bordj, formant le noyau d'un village : familles turques, notamment celles de Koulouglis, issues de mariages entre Turcs et femmes algériennes berbérophones venues des montagnes environnantes ou arabophones originaires des villages voisins comme Dellys et les Issers.