Résumé de la 1re partie n La standardiste d'un service médical reçoit un appel d'urgence : quelqu'un se fait assassiner. Elle avertit la police, qui se rend sur les lieux et trouve un enfant dont les parents viennent d'être tués. Booth et Conrad dégainent leurs armes et se heurtent, eux aussi, au gamin, debout sur la pelouse : «Il est dans la maison, l'assassin ? — Non m'sieur, il est parti.» Un peu interloqué, Booth, un grand escogriffe d'une quarantaine d'années, se tourne vers son collègue : «Discute un peu avec lui, je couvre Elliot...» Booth avance prudemment vers la porte tandis que l'inspecteur Conrad se penche sur l'enfant. «Tu es sûr qu'il est parti ? — Oui, m'sieur ! — Qui est-ce ? Tu le connais ? — Je l'ai jamais vu, m'sieur... — Comment il était, tu peux me dire ? — Il a un survêtement bleu et un masque blanc. — Monte dans la voiture et attends, ne bouge pas, hein ? — Mais je bouge pas, m'sieur. On n'arrête pas de me dire de pas bouger...» Drôle de gamin, se dit l'inspecteur Conrad en fonçant à son tour à l'intérieur de la maison. Au premier étage, donc au niveau de la rue, le sergent Elliot, qui progresse prudemment dans le hall, entend une voix de femme, faible, derrière une porte entrouverte. «Ici... par ici...» Le sergent pousse la porte avec lenteur. La femme est allongée sur un lit. Elle se tient le ventre, un flot de sang a taché les draps, sa poitrine est ensanglantée. Elle parle avec effort : «Le bébé... je vous en prie, le bébé... Est-ce qu'il a touché au bébé...» A ce moment, Booth déboule lui aussi dans le hall, rejoint par Conrad, et tous deux pénètrent dans la chambre où madame Baker répète dans un souffle : «La chambre des enfants... le bébé... je vous en prie...» Le sergent Elliot s'y trouve déjà, pistolet au poing, face à un berceau dans lequel s'agite un bébé de quelques mois. Les yeux grands ouverts, vêtu d'une simple couche, il tire sur son orteil de ses deux petits bras dodus. Le sergent crie : «Il n'a rien, madame...» Booth et Conrad inspectent la chambre, puis conseillent au sergent de rengainer son arme : «Le gamin dit qu'il est parti, tu peux rentrer ça...» Des gouttes de sang à l'extrémité du hall attirent l'attention de l'inspecteur Booth. Il en suit les traces jusqu'à l'escalier qui descend au rez-de-chaussée, se penche par-dessus la rampe et pousse un juron : «Merde ! Y'a quelqu'un en bas.» Il dégringole les marches, atteint le living-room et se penche sur le corps d'un homme affalé dans une mare de sang. Près de lui, un petit meuble où est posé le téléphone. Avec précaution, l'inspecteur passe une main sur le front de l'homme, qui ouvre péniblement les yeux : «Ma femme ? C'est grave ? — Le médecin arrive, monsieur, ne parlez pas trop...» Une autre sirène, d'ambulance cette fois, un crissement de pneus et médecin et infirmiers se fraient un chemin parmi les curieux qui, en une minute, se sont amassés sur la pelouse. Le médecin s'occupe de madame Baker en premier, dont les plaies ouvertes sont impressionnantes. Son sang coule sans discontinuer, mais elle semble garder toute sa tête, car en apercevant le visage d'une voisine à la porte, elle lui crie, en grimaçant de douleur : «Le petit. S'il vous plaît, donnez-lui son biberon... du lait seulement, rien d'autre...» (à suivre...)