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Histoires vraies
Capable de tout (5e partie)
Publié dans Info Soir le 06 - 11 - 2006

Résumé de la 4e partie n L'inspecteur Conrad questionne le petit Jacky. Un «bonhomme» en survêtement, masqué de blanc, aurait agressé ses parents.
Conrad voudrait bien poursuivre ; car avec un enfant, les détails d'un drame comme celui-là peuvent s'évanouir très vite. Mais le gamin s'agite, il a chaud et il ne manquerait plus qu'on les accuse de mauvais traitements. Les voisins sont là qui attendent, ils ont couché le bébé et s'impatientent. Jacky n'a que huit ans... Jacky va donc dormir.
Pendant ce temps, dans la chaleur étouffante de la nuit, à l'hôpital, madame Baker meurt d'une hémorragie interne. Son mari décède trois heures plus tard, à l'aube.
Il fait encore plus chaud, dans la matinée du lendemain, lorsque l'inspecteur Conrad revient pour interroger les voisins et faire ce que l'on appelle une enquête de voisinage dans le quartier.
Il apprend que la famille Baker était heureuse, paisible et sans histoire. Le père avait travaillé dur pour obtenir son diplôme de médecin, il venait de s'installer dans le quartier, après avoir vécu longtemps dans la famille de sa femme, à Orem, dans l'Utah. Le parcours assez classique de l'étudiant en médecine, marié, avec des enfants, et qui parvient enfin à l'indépendance. Il louait cette maison depuis quelques mois, et allait s'installer définitivement deux blocs plus loin, propriétaire d'un cabinet médical.
L'inspecteur Booth, lui, fait, à nouveau, le tour de la maison du crime. Il note des choses étranges.
La porte de la cuisine, celle du living-room au rez-de-chaussée étaient fermées de l'intérieur. Les fenêtres également. Par cette chaleur, c'est assez logique. Mieux vaut boucler la maison. Il fait en général moins chaud dans une pièce fermée qu'ouverte aux courants d'air brûlants.
Le petit Jacky affirme que la porte d'entrée était également fermée de l'intérieur. Logique toujours. Dans ce quartier, en 1958, on ne laisse pas sa porte ouverte la nuit. Or il n'y a aucune trace d'effraction.
Par où l'assassin est-il entré ? Personne n'a pu lui ouvrir la porte. Drôle d'assassin, d'ailleurs, car rien n'a été volé. Les meubles n'ont pas été fracturés, les tiroirs non plus. Le portefeuille du docteur est resté dans sa poche, ainsi qu'une centaine de dollars, dans son bureau. Il ne s'agit donc pas d'un crime crapuleux.
Reste le crime d'un fou. Il pose toujours un problème grave à la police, car si un fou se déchaîne de cette manière, il est susceptible de récidiver. Une soixantaine de policiers sont lancés sur l'affaire, on interroge plus de mille personnes à partir des fichiers. Les sadiques, les drogués, les malfrats connus, les prisonniers récemment libérés, les malades de l'hôpital psychiatrique où le docteur Baker a travaillé comme interne. Sans aucun résultat.
Vient le jour où l'on arrête un Noir. Il y a toujours un Noir à arrêter quelque part, en cas de crime. Il a dix-huit ans, il est un peu dérangé et a quitté New York le lendemain du double assassinat chez les Baker.
L'inspecteur Conrad se dit qu'un masque blanc pour cacher un visage noir, c'est une idée. Le garçon est interrogé pendant des heures. Il nie. Il a un alibi. Le temps de le vérifier, il passe un mauvais moment dans la salle d'interrogatoire du poste de police de Staten Island. Le sergent Elliot le terrible tournicote autour des deux inspecteurs en marmonnant : «J'y crois pas à votre assassin noir... C'est un tic chez vous, les détectives de la criminelle. Quand vous pataugez, vous mettez la main sur un Noir... Moi, à votre place, j'irai cuisiner le gamin.» (à suivre...)


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