Résumé de 6e partie n L'enquête piétine. Les inspecteurs cèdent au pressentiment du sergent Elliot et interrogent le petit Jacky. L'inspecteur ajouta : «Alors Jacky, tu vas chez ton grand-père ? — Ouais... chez ma grand-mère aussi... — T'es content ? — Ouais. — Dis-moi, bonhomme... on va essayer de se souvenir, hein ? — De quoi ? — Eh bien par exemple, cette nuit-là, quand ta maman est descendue dans l'escalier, tu étais avec elle ? — Non. — Ah bon ? Et comment tu l'as vue descendre ? — Je sais pas. Je l'ai vue. — C'est elle qui a téléphoné ? — Oui. — Et quand tu as parlé dans le téléphone, où était ton papa ?... — Il se bagarrait avec le bonhomme. — Ah ? Tu m'avais pas dit que le bonhomme était déjà parti ?» Jacky renifle. Il barbouille un dessin, puis déclare : «C'est moi qui ai tué papa et maman.» Booth et Conrad sursautent. Les contradictions dans les déclarations de l'enfant commençaient à leur mettre la puce à l'oreille, mais ils ne savaient pas quelle puce. Ils sont interIoqués par des aveux aussi incroyables. Le gosse doit mentir. Mais le sergent Elliot, lui, ne s'étonne pas. Il s'assied à côté de l'enfant et lui retire ses crayons de couleurs. «On va s'expliquer, gamin. Et on commence par le début. Ton papa t'a mis une raclée ? Ou ta maman... ? — Oh non. Ils me battaient pas. Mais on se disputait tout le temps... et puis moi j'aimais pas la maison, d'abord... — D'accord. Ils te battaient pas. Voyons, comment t'as fait pour les tuer ? Est-ce que quelqu'un t'en a donné l'idée ? — J'ai vu dans le journal. — Quoi ? — Y avait marqué un truc pour un cadeau, une publicité... C'était marqué ”je pense à papa...” — C'était quoi le cadeau ? — Je sais pas. Je me rappelle plus. Mais y avait un joli dessin à côté...» Jacky regarde le sergent Elliot, bleu innocent dans les yeux : «Si tu me donnes le crayon, je le fais...» Sous les regards médusés des inspecteurs, Jacky dessine, maladroitement, en commentant et en tirant la langue d'application : «?a c'est une pomme, et là... c'est une main avec un couteau... tu vois... le couteau il coupe la pomme.» Le sergent Elliot, que rien ne surprend, l'est tout de même un peu, surpris... «C'est ça qui t'a donné l'idée de tuer ton papa et ta maman ? — Oui. Le couteau. J'ai un couteau de scout. Alors j'ai caché le couteau dans le journal. Et puis, le soir, j'ai changé de couteau. Y'en avait un dans la cuisine, il était plus gros, maman elle se coupait tout le temps avec...» Ainsi, le petit bonhomme Jacky se serait levé, dans la nuit, vers dix heures, il aurait pris le couteau de cuisine et il aurait frappé d'abord sa mère, puis son père, au rez-de-chaussée. Les deux inspecteurs n'y croient pas. Impossible. Qu'il frappe suffisamment fort pour causer des blessures mortelles, c'est encore possible, mais les parents étaient conscients lorsque la police est arrivée. La mère surtout. Pourquoi n'a-t-elle rien dit ? Elle a parIé comme son fils, d'un homme en survêtement bleu avec une cagoule blanche. Jacky hausse ses petites épaules : «J'ai dit ça pour rire.» (à suivre...)