Résumé de la 4e partie n Fadhéla, clouée sur son fauteuil roulant, fait une scène à son mari rentré avec deux heures de retard. Il est redescendu au salon où se trouvent les enfants. Sihem et Amine, les plus grands, sont consternés ; le cadet, Zohir, qui n'a que six ans, est, lui aussi, impressionné : il a entendu sa mère crier, mais il ne sait pas pourquoi. — Maman a mal ? demande-t-il à son père. — Oui, mon petit, dit Mohamed, qui tire une chaise et s'assoit. — Ce sont ses jambes qui lui font mal ? demande encore Zohir. — Oui, dit Mohamed. — Elle s'est encore emportée, dit Amine — Oui, dit Mohamed. Et pourtant, les enfants, je vous assure que je l'ai ménagée... Je me suis même excusé pour le retard, mais rien à faire, elle ne veut rien entendre... — Il faut la comprendre, dit Sihem. — Depuis l'accident, je ne fais que la comprendre... — Elle est malheureuse d'être dans l'état où elle est, dit Amine. — C'était une femme si vivante, si enthousiaste, ajoute Sihem. Maintenant, elle est clouée sur un fauteuil roulant... Elle a arrêté de travailler, elle ne s'occupe plus de nous ! Et elle se met à pleurer. Mohamed est confus. — Je sais, dit-il. Amine renchérit : — Nous devons tous faire un effort pour la comprendre. — Je sais, dit Mohamed. — Elle n'aime pas que nous soyons en retard, alors il faut rentrer à l'heure ! Amine a dit «nous», mais Mohamed sait que c'est à lui qu'il s'adresse. — Mon garçon, je ne suis pas maître de mon temps. Quand il y a un dossier urgent à traiter, je dois le traiter ! Je suis payé pour cela ! Amine baisse les yeux. — Votre mère se fait des idées... elle croit que je sors avec une autre femme ! Sihem rougit. — Maman est malheureuse ! — Et moi, je ne le suis pas ? dit Mohamed. Le remords me ronge parce que je suis responsable de l'accident qui l'a paralysée... Je fais tout pour lui être agréable, mais elle dépasse les limites... On entend un bruit à l'étage. — Chut, dit Sihem, elle arrive. Quelques instants après, l'ascenseur descend, la porte s'ouvre et Fadhéla paraît. — Il faut passer à table, dit-elle aux enfants. Vous devez avoir faim ! — Oh oui, dit Zohir, j'ai faim. — C'est pour vous et pour vous uniquement que je descends, dit Fadhéla, qui tourne son fauteuil en direction de la salle à manger. Elle n'a pas un regard pour son mari. (à suivre...)